SPÉCIAL Chypre, petite île et un gros problème de plus pour les européens.

Chypre personne ne connait vraiment, à part les chypriotes biens sûr. Chypre c’est donc cette petite ile de la méditerranée dont vous allez beaucoup entendre parler dans les prochaines semaines. Chypre fait partie de l’euro ce qui est justement le problème alors que l’ile s’enfonce dans une crise économique monstrueuse, encore une fois grâce à la bonne gestion de ses banques impliquées très fortement en… Grèce.

L’étude sur les besoins financiers des banques est terminée mais secrète…

C’est les sociétés Pimco et Deloitte qui ont été chargé de définir le montant des aides nécessaires au renflouement des finances de Chypre. Deloitte est connu pour ses activités de commissaires aux comptes, tandis que PIMCO n’est autre que le plus gros fonds obligataires au monde et également américain.

Cela ne vous étonnera donc pas d’apprendre bientôt que c’est l’indispensable recapitalisation des banques qui constituera la plus grande majorité du plan d’aide à Chypre. Le besoin total est estimé à 17 milliards d’euros qu’il va bien falloir trouver quelque part et sans doute pas en Russie !

Les russes vont laisser faire l’Europe

Un article de l’Agence de Presse RIA Novosti nous a ainsi appris que selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov « Moscou est plus enclin à rééchelonner le crédit octroyé à Chypre qu’à accorder un nouveau prêt à cette dernière ».
Chypre demande donc aux russes de repousser de 5 ans le remboursement d’un prêt de 2,5 milliards d’euros accordé en 2011.

Pour le Ministre russe, quelle que soit l’aide de Moscou, cela ne « pourra pas régler les problèmes de l’île sans un soutien substantiel de l’UE »

Réticences allemandes

Et le « jeu » va donc pouvoir recommencer comme à chaque fois qu’un pays de la zone euro a besoin d’aide. Dans le rôle du père fouettard une fois n’est pas coutume, l’Allemagne d’Angela Merkel.

Alors que le Ministre allemand des finances a défendu l’idée qu’un défaut de Nicosie (c’est à dire une faillite) ne faisait pas courir de risques systémiques à l’Europe et à la monnaie unique, ce point de vue n’était pas partagé par Bruxelles qui y voit au contraire un élément capable de saper la confiance des marchés dans le rétablissement actuel de l’euro.

Le léger problème, c’est que malgré un éventuel accord du gouvernement allemand à une aide européenne, cette dernière, conformément à l’arrêt rendu par la cour constitutionnelle de karlsruhe, c’est le Bundestag qui devra être consulté alors que les élections approchent…

Bref, Nicosie… ce n’est pas encore fini, loin de là et c’est une nouvelle série à rebondissements qui sera prochainement diffusée sur vos écrans.

Charles Sannat

Pour lire la dépêche sur la position russe

Pour lire l’article des Echos sur les besoins de financement de Chypre

 

Pour lire l’article de la Tribune sur le point de vue allemand