Paris maintient son objectif de réduire le déficit public sous les 3% du PIB en 2014

PARIS, 17 avril — Le gouvernement français a maintenu son objectif de ramener le déficit public sous le seuil de 3% du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2014, dans son programme de réforme et de stabilité pour la période 2013-2017, un document présenté mercredi en conseil des ministres.

« Compte tenu de la très nette dégradation des perspectives économiques à court terme, le déficit public nominal s’établira à 3,7% du PIB en 2013 (…) Le programme de stabilité prévoit donc un report à 2014 du retour sous 3% », indique-t-on dans un compte rendu publié à l’issue du conseil des ministres.

L’ancien président français Nicolas Sarkozy s’était engagé auprès des partenaires européens à ramener le déficit public à moins de 3% du PIB en 2013. Son successeur, François Hollande, arrivé au pouvoir en mai 2012, avait maintenu cet engagement, mais en février dernier, son Premier ministre Jean Marc Ayrault avait reconnu que cet objectif ne serait pas en fait atteint dans le délai initialement prévu.

Le gouvernement Hollande, qui refuse à maintes fois la politique d’austérité, table désormais sur un effort qui portera à hauteur 70% sur des économies de dépenses et à 30% sur les recettes en 2014.

« Le poids de la dette commencera à baisser dès 2015 et les prélèvements obligatoires diminueront en fin de période », souligne-t-on dans le compte rendu du conseil des ministres.

En fait, le gouvernement français base son objectif budgétaire sur les prévisions de croissance de 0,1% en 2013, puis de 1,2% en 2014 et de 2% par an à compter de 2015.

Ces prévisions ont été jugées un trop optimistes par le Haut Conseil des Finances publiques (HCFP), un organe indépendant qui a émis mardi un avis sur les prévisions du gouvernement. « Un léger recul du PIB en 2013 et une croissance sensiblement inférieure à 1,2% en 2014 ne peuvent être exclus », a estimé cet organe.

Dans son dernier rapport publié mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a prédit que le PIB français baissera de 0,1% en 2013 avant de rebondir de 0,9% en 2014, et que les déficits publics du pays ne passeront qu’en 2015 sous le seuil de 3%.

Le programme de réforme et de stabilité doit prochainement être soumis au Parlement français puis à la Commission européenne. Cette dernière doit analyser « en profondeur » les nouveaux engagements pris par Paris, avant de s’y prononcer fin mai.

Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, avait signalé qu’un délai pourrait être accordé à condition que le déficit soit ramené nettement sous les 3% fin 2014.

Agence de Presse Xinhua