Les enfants noirs sont souvent taxés d’hyperactifs aux État-Unis… plus que les blancs en tout cas !!

Racistes de tous poils, passez votre chemin, un enfant quelle que soit sa couleur dispose des mêmes potentialités à la naissance. Certains naîtront débiles et demeurés et d’autres hyper futés et intelligents dans des proportions identiques. Essentiellement, ce sont les facteurs éducatifs depuis la naissance qui vont conditionner le devenir d’un enfant et bien évidemment pas sa couleur. Ne comptez pas sur moi non plus pour faire de l’angélisme et de la « victimisation ». Les Noirs américains n’ont pas de difficultés parce qu’il y a deux siècles leurs ancêtres étaient esclaves. Cet article, datant d’il y a plus de 14 ans, démontre qu’en plus, ce sont les médecins noirs eux-mêmes qui mettent plus sous médicaments les propres petits noirs de leur communauté…

Bref, un article parfaitement officiel et particulièrement dérangeant qui mérite d’être lu et médité pour tout ce qu’il contient de clichés, de racisme mais aussi de description sur l’état d’une société américaine à la dérive.

Aucune explication n’existe sur « l’hyperactivité » et personne ne veut faire le seul lien évident qui est celui de l’omniprésence de la télé et des écrans. L’explication est très simple, d’une part les enjeux financiers sont immenses et d’autre part la télé permet le contrôle des populations et la « fabrication du consentement ».

Charles SANNAT

NEW YORK, avril 00 (IPS) – Les enfants Africains-Américains, particulièrement les garçons, risquent de plus en plus d’être diagnostiqués comme souffrant du trouble d’hyperactivité et placés dans une éducation spéciale. Mais ils n’ont pas le même accès au traitement comme leurs homologues blancs.

Les troubles de comportements chez les enfants, et la manière dont ils sont traités, ont fait l’objet d’un examen accru depuis qu’on a révélé en février que le nombre d’enfants américains qui prennent des drogues psychotropes pour contrôler l’hyperactivité a monté en flèche dans les années 90.

L’Association Médicale Nationale (NMA), un groupe de quelques 20 000 médecins africains américains, indique que les troubles d’hyperactivité sont diagnostiqués en sur-nombre dans la communauté noire, ce qui augmente la concentration d’enfants des minorités dans des classes d’éducation spéciale.

Le Trouble d’Hyperactivité de Manque d’Attention (ADHD) n’est pas nouveau, mais est un phénomène qui évolue rapidement, selon les médecins, les enseignants et les chercheurs. Il affecte actuellement quelque 3,5 millions d’enfants américains.

Jusqu’ici, le médicament le plus utilisé pour traiter le ADHD est le méthylphénidate ou le Ritalin, dont l’utilisation par les enfants a été adaptée en conséquence. Bien que le Ritalin soit un stimulant, il a un effet contraire sur la plupart des personnes hyperactives, en les calmant et en les aidant à se concentrer.

Les causes exactes du ADHD sont encore inconnues, mais ses symptômes incluent l’agitation extrême, une incapacité à se concentrer et une hyperactivité. Alors que ce genre de comportement n’est guère inhabituelle chez les enfants, pris à l’extrême, il peut faire atterrir un enfant dans des classes d’éducation spéciale, où il est souvent marqué comme un handicapé,  »muet » ou  »rebelle ».

 »Pour ce qui nous concerne, les enfants noirs sont fortement sur-représentés dans la plupart des systèmes comme étant des enfants à risques », dit Rhonda Carlos Smith de l’Institut de Développement de l’Enfant Noir, basé à Washington DC.

 »Les classes surpeuplées créent une situation où les enseignants ont plus besoin de contrôler les enfants et ne sont pas capables de répondre à leurs besoins individuels », explique-t-elle.  »Nous avons trouvé que les enfants noirs étaient très tôt soumis, et de façon disproportionnée, à des programmes d’intervention parce que la parole et le langage sont retardés. Cela a éveillé nos soupçons. »

Le Dr Janice Hutchinson, un psychiatre pédiatre à l’Institut Psychiatrique de Washington, souligne que ‘toutes les maladies identifiées comme l’hyperactivité ne sont pas le ADHD ». La dépression, le stress ou le viol, par exemple, se manifesteront souvent par l’inattention », dit-t-elle.

 »En tant que femme noire, il est claire pour moi qu’on a beaucoup peur des hommes noirs », avoue le Dr Hutchinson.  »Cela leur fait beaucoup, beaucoup de tort. »

Il y a un fossé entre les sexes et entre les races dans les écoles américaines. Selon des statistiques fédérales, plus des deux tiers de tous les élèves en éducation spéciale sont des garçons. Et bien que les Africains américains constituent 12 pour cent de la population américaine, ils représentent 28 pour cent des élèves en éducation spéciale.

Le rapport annuel de 1998 sur les Programmes d’Éducation Spéciale du Bureau Fédéral mentionne qu’entre 1980 et 1990, les enfants noirs ont été placés en éducation spéciale à un taux qui est deux fois supérieur à celui des blancs. La situation des hispaniques est encore pire, avec une augmentation de 53 pour cent – par rapport à six pour cent pour les blancs.

 »C’est horrifiant », dit Kathleen Boundy, un avocat et co-directeur du Centre de Droit et d’Éducation à Boston.  »Pendant longtemps, il y a eu une crainte (dans la communauté noire) que l’éducation spéciale allait devenir un lieu de décharge. Il y a des rapports race et pauvreté qui entrent en ligne de compte. »

Sharman Dennis, un membre du NMA et ancien enseignant d’éducation spéciale à Washington DC, est de cet avis.  »Il y a un grand nombre d’enfants dans les programmes d’éducation spéciale qui n’auraient peut-être pas dû être là. Si vous n’avez rien eu à manger depuis hier, à l’heure de déjeuner, vous ne seriez pas capables de vous concentrer. »

Sheila Zukowsky, qui évalue 50 à 60 enfants par an pour des services d’éducation spéciale à New York City – la plupart de ces enfants sont des noirs ou des hispaniques – souligne que  »le plus grand signe annonciateur du succès est le statut socio-économique, et beaucoup d’enfants noirs sont issus d’une classe socio-économique défavorisée ».

 »Beaucoup d’affirmations sont faites sur les enfants noirs. Le même comportement chez les enfants blancs ne serait pas interprété de la même manière. Certains enseignants sont très peu tolérants, donc, il est plus facile d’en parler. »

 »Les classes d’Éducation Spéciale sont affreuses », avoue Zukowsky sincèrement.  »Des milliers d’enfants taxés de handicapés ne le sont pas vraiment, ils n’ont simplement pas une bonne expérience d’apprentissage ». Dans 99 pour cent des cas, je ne pense qu’il y ait quelque chose de mauvais les concernant… et un médicament est totalement inadapté pour les traiter »…

Il y a eu un tollé général contre le Ritalin depuis que le journal de l’Association Médicale Américaine a rapporté en février que le nombre de jeunes enfants prenant des stimulants comme le Ritalin a plus que doublé au début des années 1990…

La plupart des médecins et les éducateurs émettent un avertissement contre le rejet des drogues hors de portée, et indiquent que bien qu’il puisse avoir l’apparition de la surmédication, le Ritalin reste toujours l’un des traitements les plus efficaces pour le ADHD.

Mais malheureusement, les enfants de minorités sont également défavorisés en termes d’accès aux médicaments comme le Ritalin.

Bien que les dimensions raciales du problème n’aient pas été étudiées convenablement, ils peuvent être déduits des données accessibles sur les soins aux malades mentaux…

Une revue récente de deux études nationales sur le traitement des enfants atteints de ADHD conclut que  »les jeunes des minorités, principalement les Africains américains, sont moins de la moitié à avoir été probablement mis sous traitement psychotrope comme les jeunes blancs ».

 »La revue, publiée en février dans le ‘journal de l’Académie Américaine pour la Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent’, révèle qu’une disparité identique existe même entre des patients qui ont accès aux soins de santé gratuits à travers l’Assistance Médicale pour les Défavorisés.

Une fois encore, vraisemblablement, les garçons autant que les filles ont subi deux à trois fois le diagnostic du ADHD et ont été mis sous traitement Ritalin.

 »Dans mon expérience clinique, le cas qui se présente fréquemment est une mère célibataire avec un garçon hyperactif », dit le Dr Paul Organ, un spécialiste en psychiatrie pour adolescent basé en Arizona.  »Le système de l’école tend à pousser ces enfants dans l’éducation spéciale ».

Selon le Dr Beth Hahn, de l’Agence pour la Politique et la Recherche de Soins de Santé, le problème va largement plus loin que le simple statut socio-économique. Hahn a trouvé que les enfants noirs et hispaniques sont moins susceptibles d’être mis sous traitement que les blancs, parce que, même après le revenu, le diagnostic et le nombre de visites du docteur sont pris en compte.

L’Institut National de Santé Mentale (NIMH) qui vient de lancer une étude de 5 millions de dollars dans l’usage des médicaments psychotropes parmi les enfants, concède qu’ il y a des différences significatives dans l’accès aux services de santé mentale entre les enfants de différents groupes raciaux ».

Des experts venant de disciplines variées, et qui ont été interviewés, affirment que pour résoudre le problème qui entoure l’hyperactivité chez les enfants des minorités, il faudra un effort de collaboration entre les enseignants, les dispensateurs de soins de santé, les parents et les enfants.

La plupart des experts ont mis l’accent sur les interventions non-médicales, telles qu’une meilleure formation pour les administrateurs et les enseignants, des classes à effectifs plus réduits et plus d’aide aux parents.
« Apprendre à lire à un âge précoce est la seule intervention plus efficace pour le ADHD », affirme le Dr Organ. Alors qu’il accueille favorablement l’étude du NIMH sur le ADHD, il exprime son inquiétude par rapport à une composante de la recherche qui cherche actuellement un  »gêne d’ADHD ».
« C’est d’abord un problème environnemental », affirme le Dr Organ.  »Je suis très, très inquieté par une base génétique pour le ADHD car c’est un diagnostic subjectif. Je crains que si nous ne combattions cette option, nous n’exposions les générations futures d’enfants noirs à être étiquetés et diagnostiqués. »

Source UNESCO ici

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