La Cour des comptes étrille la gestion des enseignants

Selon la Cour des comptes, « la gestion des enseignants se caractérise en effet depuis de nombreuses années par de multiples dysfonctionnements ».

« L’Éducation nationale ne souffre pas d’un manque de moyens budgétaires ou d’effectifs mais d’une mauvaise organisation et d’une utilisation défaillante des dispositifs existants. »

Il faut avoir conscience des chiffres. Il y avait 837 000 enseignants en 2012, soit près d’un fonctionnaire sur deux, pour une masse salariale de 49,9 milliards d’euros en 2011, soit 17 % du budget général de l’État et 2,5 % du PIB !

C’est à proprement parler monstrueux ! Le problème c’est que plus le budget de l’Éducation nationale augmente, plus l’échec scolaire suit la même pente. La course au toujours plus de moyens non seulement est sans fin mais surtout parfaitement et totalement inutile en tout cas sur le front des résultats.

Comme le démontre parfaitement avec ses études scientifiques Michel Desmurget dans TV lobotomie dont j’ai déjà parlé dans ces colonnes, ce qui explique en très grande partie l’échec scolaire c’est notamment le poids de la télé dans l’éducation de nos enfants soumis quotidiennement à des séances de lobotomies télévisuelles de plusieurs heures qui engendrent pertes de mémoire, dérèglement de la concentration et autres désagréments sociologiques comme une violence accrue !

Ma grand-mère institutrice avait une classe unique de 50 élèves du CP au CM2… Au bout, tout le monde savait lire, écrire et compter parfaitement.

Il est essentiel de se demander ce qui a changé. Ce qui a changé, c’est les publics concernés mais également les méthodes plus ou moins fumeuses de pédagogues en recherche de « nouveautés » stupides alors qu’il existe des méthodes éprouvées depuis que Jules Ferry a inventé l’école ou presque !

Ce qui a changé, c’est le regard de la société sur ses enseignants. Le maître était respecté. Ce n’est plus la cas et l’indiscipline mine l’école républicaine à tous les niveaux, héritage d’une culture permissive post-soixante-huitarde aussi bête que l’était la discipline bête et méchante d’autrefois et les châtiments corporels.

Ce qui a changé, c’est que désormais tout le monde ou presque se fout de la culture et des savoirs, la seule chose passionnant les foules étant la célébrité et la richesse facile.

Ce qui a changé, c’est tout ça et c’est relativement peu la qualité des maîtres ou leur motivation en général exceptionnelles lorsque l’on connaît le quotidien des enseignants.

Réformer l’école n’est pas une fin en soi. L’objectif doit être de former au mieux le plus grand nombre. Cycle adapté, fin du collège unique, réhabilitation des métiers manuels et artisanaux, refonte des méthodes pédagogiques (essentiel), retour de la discipline, plus d’encadrement et sans doute « moins de maison, de télé et d’écran », et pourquoi pas le port de l’uniforme dans cette école qui se veut tellement éééééégalitaireuuuu sont des pistes qui doivent être prises en considération ensemble. Et tout cela ne coûte rien ou presque !

Charles SANNAT

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