La Chine établit une zone pilote de libre-échange pour s’ouvrir davantage

BEIJING, 7 octobre – Le conseil des Affaires d’État (gouvernement central) a approuvé l’établissement d’une zone pilote de libre-échange à Shanghai, selon un communiqué du ministère du Commerce. Le plan de développement général a été décidé à la mi-septembre tandis que cette zone a été créée officiellement fin septembre à Shanghai.

Couvrant une superficie de 28,78 kilomètres carrés, la zone pilote de libre-échange de Shanghai regroupe quatre zones franches existantes, à savoir la zone franche de Waigaoqiao, la zone franche du parc de logistique de Waigaoqiao, la zone franche du port de Yangshan et la zone franche de l’Aéroport international de Pudong.

Cette zone est la première du genre sur la partie continentale de la Chine. Il faut environ trois ans pour qu’elle réponde aux normes internationales.

L’établissement de cette zone est essentiel pour permettre au pays de s’adapter au développement économique et commercial mondial et de promouvoir une stratégie d’ouverture plus proactive, indique le communiqué, ajoutant que cette zone aidera à explorer une nouvelle voie pour l’ouverture de la Chine, à accélérer la transformation des fonctions gouvernementales et à faire progresser la restructuration économique.

La zone aidera également à renforcer la compétitivité de la Chine dans le monde, constituera une nouvelle plate-forme de coopération entre la Chine et d’autres pays et contribuera aux efforts destinés à créer « une version améliorée de l’économie chinoise », souligne le communiqué.

Par ailleurs, la Chine adoptera une approche par liste négative en ce qui concerne la gestion des investissements étrangers dans la zone et innovera le mode d’ouverture.

Zhu Jianfang, économiste en chef de Citic Securities, a estimé que l’approche par liste négative qui sera adoptée par la zone montrait une intention de déléguer des pouvoirs.

« Nous ne pouvons plus compter sur des politiques préférentielles pour améliorer le commerce et l’environnement d’investissement. Il nous faut plutôt attirer les investissements par des services administratifs de grande qualité et transparents », a estimé Zhang Youwen, chercheur en économie de l’Académie des Sciences sociales de Shanghai.

Au sein de la zone pilote de Shanghai, les réformes relatives à la délégation de pouvoirs seront approfondies, les services financiers, commerciaux, culturels, éducatifs et de santé, qui étaient auparavant confrontés à de nombreuses restrictions, devraient désormais bénéficier de davantage d’opportunités de développement, ont indiqué des analystes.

Les expérimentations dans le secteur de la finance représenteront la part la plus importante des toutes celles envisagées, avec notamment la marchéisation des taux d’intérêt et des taux de change et la finance offshore, a expliqué Xu Quan, directeur adjoint du Bureau municipal des services financiers de Shanghai.

Pendant ce temps, un projet du conseil des Affaires d’État sur la suspension de certaines lois concernant la gestion des investissements étrangers au sein de la zone pilote de libre-échange de Shanghai fera une percée dans le mécanisme de gestion des investissements de la Chine et permettra de stimuler l’entrée des capitaux étrangers.

L’objectif de ces transformation est de supprimer les procédures administratives superflues et de faciliter l’implantation de sociétés étrangères dans la zone.

« L’intérêt de la zone de libre-échange ne repose pas sur la recherche de politiques préférentielles mais sur l’établissement d’un nouveau système conforme aux standards internationaux et la mise en place d’un système de gestion de haut niveau dans des secteurs tels que les investissements et le commerce », a précisé Zhou Zhenhua, directeur du Centre de recherche sur le développement du gouvernement municipal de Shanghai.

La Chine s’est rapidement transformée en centre de l’industrie manufacturière mondiale avec son entrée dans l’Organisation mondiale du Commerce, mais elle reste en retard par rapport aux pays développés au niveau du secteur des services.

Shanghai est à la tête du pays en termes de développement du secteur tertiaire et la poursuite de l’ouverture de ce secteur est la meilleure option possible pour la ville, a affirmé Chen Bo, expert en économie et commerce à l’Université de Finances et d’Économie de Shanghai.

Après l’annonce de la construction de la première zone de libre-échange de la Chine à Shanghai, d’autres villes envisagent de lui emboîter le pas afin de profiter elles aussi des avantages de cette politique.

La ville portuaire de Tianjin prévoit pour sa part d’établir un port de libre-échange sur le port franc de Dongjiang.

De nombreuses autres villes, telles que Guangzhou, Shenzhen, Chongqing, Xiamen, Qingdao ou encore Zhoushan prévoient elles aussi de déposer des demandes pour l’établissement de ce type de zones.

Face à cet élan, des experts ont avancé que l’ouverture de toute nouvelle zone de libre-échange devait suivre un processus de planning scientifique et une organisation globale rationnelle, plutôt que d’avancer avec trop de précipitation.

Agence de Presse Xinhua