Dexia : une faillite bancaire qui a déjà coûté 6,6 Mds d’euros à l’État français

PARIS, 19 juillet – Dans un rapport publié mercredi, la Cour des comptes a vertement critiqué la gestion de la faillite de la banque franco-belge Dexia, qui a coûté jusqu’ici 6,6 milliards d’euros à l’État français et pourrait entraîner de nouvelles dépenses.

En dépit de la généreuse aide publique qui lui a été alloué, l’établissement bancaire, anciennement spécialisé dans le financement des collectivités locales, est en cours de démantèlement. Sur les 6,6 milliards d’euros déboursés en deux fois, en 2008 et 2011, l’État a versé 2,7 Mds d’euros et la Caisse des dépôts a avancé 3,9 Mds d’euros.

« Il n’est pas exclu qu’une recapitalisation doive à nouveau intervenir, ce qui entraînerait un nouveau coût pour les finances publiques », a déclaré le président de la haute juridiction financière française, Didier Migaud, estimant que les risques liés à Dexia sont toujours d’actualité.

Décrivant le sauvetage raté de la banque, renflouée à deux reprises par les États français et belge, en 2008 et en 2011, comme « un sinistre bancaire majeur », le rapport épingle non seulement la réponse inadéquate des autorités françaises, mais aussi « l’excès d’ambition et le manque de professionnalisme » des dirigeants de Dexia.

« L’échec de Dexia a coûté à ce jour 6,6 Mds d’euros au contribuable français et au moins le même montant au contribuable belge », a souligné la Cour des comptes, qui ne s’est penchée que sur le volet français de l’affaire.

Ses magistrats ont, en outre, dénoncé le montant des primes et rentes perçues par les anciens dirigeants de Dexia, citant notamment l’exemple de Pierre Richard qui, en tant que président du conseil d’administration, avait perçu de 2006 à 2008 plusieurs centaines de milliers d’euros de rentes annuelles.

La Cour des comptes a, par conséquent, appelé à « déployer tous les efforts nécessaires afin de revenir sur l’octroi de ces avantages, qui méconnaissent la responsabilité qui a été la leur dans la gestion défaillante de l’établissement », en faisant référence aux ex-cadres dirigeants français du groupe.

Agence de Presse Xinhua