Rythmes scolaires : je suis crevée et mes élèves aussi. Je songe à changer de métier

Hoooo j’ai ri, mais qu’est-ce que j’ai ri… Voici une camarade « professeuse » (je ne sais plus comment on doit dire avec leur sémantique absurde, ma grand-mère ayant été instit, ils étaient bons les instits d’autrefois, maintenant plus on est mauvais plus on veut des titres ronflants).

Oui j’ai beaucoup ri et je ne vais pas me faire que des copains et je pense même que je vais avoir quelques désabonnements, mais ce n’est pas grave. Si je pense que les fonctionnaires sont indispensables, il est inaudible, ma chère professeuse, dans un monde où il y a plus de 6 millions de chômeurs et 13 millions de pauvres de venir expliquer qu’en travaillant maintenant 4,5 jours par semaine (mais c’est vrai que cela vous fait vous lever 5 fois), c’est fatiguant, mais fatiguant et vous êtes fatiguée mais fatiguée… pauvre petit bichette.

Nul ne conteste qu’un job d’instit soit de tout repos, mais les vacances scolaires sont là pour vous permettre de reprendre du poil de la bête.

Vous vous demandez si vous n’allez pas changer de métier… Tout d’abord que feriez-vous ? Mais telle n’est même plus la question. Ma chère instit, si vous vous levez 5 jours par semaine et travailler en dehors des heures de classe pour préparer vos leçons et corriger quelques cahiers vous fatigue, je vous déconseille vraiment de changer de métier parce qu’ailleurs, dans le « privé », non seulement on ne gagne pas plus mais vous allez voir ce que c’est que d’être vraiment fatiguée, et inutile de vous dire que c’est sans avoir quelques mois de vacances de l’année.

Un peu de décence, car j’ai beau être social les jours pairs, ce genre de jérémiades me donne furieusement envie de privatiser l’un des plus mauvais et plus coûteux système d’éducation nationale au monde…

Charles SANNAT

Pour rigoler avec les jérémiades de cette petite rêveuse sur la dure réalité du monde, c’est sur le Nouvel Obs ici