C’est d’un gouvernement de « droite », dans un pays libéral l’Angleterre, que vient la première véritable réforme bancaire d’envergure.
Le magazine Marianne titrait de façon provocante la semaine dernière sur sa couverture « Ceux qui continuent à se goinfrer sous la gauche » réservant une place de choix dans ce dossier au cas des banques françaises.
Pour le Chancelier de l’Echiquier (l’équivalent de notre ministre des finances) les opérations d’une banque de détail doivent-être séparées de sa division de banque d’investissement potentiellement plus risquée et menace de séparation forcée si les banques britanniques ne coopèrent pas rapidement à la nouvelle législation.
Pour Osborne qui va prononcer un discours au siège de JP Morgan à Bournemouth (ce qui ne manque pas de sel !) les choses sont assez simples et clairement dites.
« Nous n’allons pas répéter les erreurs du passé. La législation, qui s’appuie sur les recommandations de la Commission indépendante des banques, est envoyée au Parlement aujourd’hui et devrait être traduite sous forme de loi d’ici un an. Notre pays a payé un prix plus élevé que toute autre économie majeure pour ce qui s’est passé dans notre système bancaire et qui a été plus grave qu’ailleurs.
La colère de la population semble très réelle. Il faut permettre de transformer cette colère, force de destruction, en une force de changement. Ce changement qui va nous donner un système bancaire qui va travailler pour nous tous ».
On a l’habitude de dire que les anglais on cet avantage d’être avant tout des pragmatiques. Voilà qui illustre bien encore une fois cette qualité. Néanmoins, le combat contre les banques et la City est loin d’être encore gagné tellement le poids de l’industrie financière est important en Grande-Bretagne. Les banques utilisent comme il en est d’usage un chantage à l’emploi, à la croissance et au financement… de l’économie !
L’objectif des banques est simple. Continuer à privatiser les profits et à nationaliser les pertes. L’objectif du gouvernement anglais est clair. Protéger les épargnants, l’économie et les contribuables. Cela ne pourra passer que par la fin des banques dites universelles et la séparation des activités.
En France nous avons encore raté un rendez-vous.
Charles Sannat
Pour lire l’article consacré à ce sujet dans le Telegraph