GENÈVE, 17 janvier – D’après la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la zone euro est toujours en récession et la croissance du Produit intérieur brut (PIB) régional ne devrait pas dépasser les 0,3 % en 2013, pour ne se renforcer que légèrement, à hauteur de 1,4 % en 2014.
« La crise de la dette souveraine de la zone euro et les programmes d’austérité budgétaire qui en ont résulté restent les forces dominantes qui dépriment la croissance dans la région. Si l’on y ajoute un ralentissement de la demande extérieure et les prix élevés du carburant, les perspectives économiques pour l’Europe s’annoncent difficiles », conclut le rapport annuel sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale 2013, publié jeudi à l’initiative de la CNUCED, conjointement avec le Département des affaires économiques et sociales de l’ONU et les Commissions régionales de l’Organisation.
Le rapport estime que les politiques économiques actuelles d’Europe occidentale ne font rien pour résoudre les questions importantes à court terme et rétablir la croissance dans la région ou placer les pays en crise sur une voie de réforme budgétaire plus viable.
« Les économies européennes ne sont pas toutes touchées de la même manière », explique le rapport. « Ainsi, l’économie allemande s’est nettement ralentie et ne devrait croître que d’un maigre 0,8 % en 2012 après les 3 % de 2011, avec une augmentation marginale de 1 % en 2013. La France a évité la récession de justesse grâce à une très légère hausse de son PIB au troisième trimestre. La croissance de la production ne devrait être que de 0,1 % pour l’ensemble de l’année 2012 et de 0,3 % en 2013 ».
Dans ce contexte, la consommation devrait rester faible, avec cependant de fortes disparités au sein de la région. Les programmes d’austérité dépriment la consommation, mais leur intensité varie d’un pays à l’autre. En revanche, le degré d’incertitude résultant des fluctuations de la crise de l’euro a un impact plus uniforme, car la confiance des consommateurs, qui s’était améliorée en début d’année dernière, s’est considérablement érodée depuis.
« Les dépenses d’investissement demeurent également faibles dans la région. Les perspectives d’un redressement durable sont maigres, compte-tenu de la faiblesse de la demande et d’un niveau d’incertitude élevé lié à la crise de la dette souveraine », prévient le rapport.
Dans les pays en crise, les conditions de financement ne devraient pas s’assouplir, étant donné la pression énorme que subissent les systèmes bancaires. Les investissements immobiliers continuent de freiner sérieusement l’activité dans certains pays, en particulier ceux qui ont connu une bulle immobilière qui a ensuite explosé, comme l’Espagne et le Royaume-Uni, estime le rapport.
Agence de Presse Xinhua.