Mais si, le crowdfunding et les banques peuvent faire bon ménage !

Le Crédit coopératif s’apprête à se lancer dans le financement participatif. Son conseil d’administration a voté une enveloppe de « quelques millions d’euros » pour lui permettre de nouer des partenariats avec des plates-formes de crowdfunding.

À l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, le 14 mars, le Crédit coopératif (groupe BPCE) a ainsi fait part de son intention de se lancer dans le financement participatif. « Notre conseil d’administration a voté une enveloppe de quelques millions d’euros, destinée à nous permettre de nouer des partenariats avec des plates-formes de crowdfunding », a indiqué Jean-Louis Bancel, président du Crédit coopératif.

Une évolution somme toute naturelle pour cette banque très axée sur le financement de l’économie sociale et solidaire : « Nous avons été les premiers banquiers, avec le Crédit Mutuel, à soutenir l’Adie [Association pour le droit à l’initiative économique, créée il y a 25 ans et spécialisée dans le microcrédit aux personnes exclues du système bancaire traditionnel ; Ndlr]. Nous disposons donc d’un savoir-faire historique en la matière », rappelle Jean-Louis Bancel.

Pour autant, si le Crédit coopératif est décidé à être « très actif sur le terrain du financement participatif », la banque « n’est pas dans une logique capitalistique. » Autrement dit, il ne faut pas attendre du « Crédit coop » qu’il prenne des participations dans des acteurs du crowdfunding, contrairement, par exemple, au Crédit Mutuel Arkéa, actionnaire à hauteur de 35 % de la plate-forme de prêts entre particuliers Prêt d’Union.

… Pour le moment, le Crédit Coopératif se lance dans cette activité sur la pointe des pieds. En fait, la réalité c’est que désormais, grâce à la technologie et aux réseaux qui permettent de se faire rencontrer directement les gens, le métier de l’intermédiaire bancaire n’est plus indispensable et c’est là que se cache une véritable révolution d’ampleur historique. Pour la première fois depuis des siècles, nous serions en mesure de nous passer « techniquement » des banques !

Il est évident qu’elles ne se laisseront pas faire sans livrer un combat acharné. Pourtant, la France, et c’est une bonne nouvelle, dispose d’un cadre législatif étonnamment favorable grâce… au gouvernement actuel pour le « crowdfunding ». Il serait étonnant que cela dure très longtemps.

Charles SANNAT

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