« Les dangers de la désespérance »

Mes chères contrariées, mes chers contrariens !

L’information du jour c’est certainement le fait que le « Sarko-phage » de Tchernobyl s’est effondré mercredi en fin de matinée… enfin d’après les communiqués officiels. D’ailleurs le communiqué précise que c’est un tout petit morceau de 600m² de l’enceinte de confinement mais… il n’y a aucun risque.

Cela me rappelle un film de 1986, avec dans le rôle principal un nuage radioactif qui avait eu la gentillesse de s’arrêter aux frontières françaises en apercevant les douaniers.

Le problème dans le remake d’aujourd’hui c’est que 30 ans nous séparent du premier épisode et que depuis, l’URSS s’est effondrée (comme le Sarko-phage), que la mondialisation s’est installée avec les accords de Schengen et la suppression des douaniers.

Alors franchement de vous à moi, dans un monde où nous ne sommes même pas capables de contrôler la viande de cheval hachée mise dans des lasagnes sauce bolo dites… au bœuf, je me demande qui, cette fois, va arrêter le nuage radioactif.

Le nucléaire c’est très bien jusqu’au jour où…

Au moment où j’écris ces lignes, le titre EDF est en hausse à la bourse de Paris, c’est normal, si les marchés étaient intelligents, cela se saurait depuis longtemps, ce qui n’empêche pas les marchés d’avoir toujours raison.

Je trouve pourtant que pour EDF et pour AREVA le coup sera rude et les impacts économiques importants.

Il faut se rendre à l’évidence. On ne sort jamais vraiment d’une catastrophe nucléaire une fois qu’elle s’est produite et c’est ce que prouve cet effondrement. Je n’ose même pas vous parler de l’avancement des travaux de confinement chez TEPCO pour la centrale de Fukushima. Les japonais, non plus, ne s’en sortent pas.

Mais nous les français nous sommes les plus beaux, les plus géniaux et les plus forts. Nous on saurait faire, bien sûr. Pfff…. Pensez donc.

A mon sens il faut impérativement construire de nouveaux réacteurs nucléaires et de préférence proches des centres de population. Non, vraiment le nucléaire c’est super. Il faudrait un droit opposable au réacteur nucléaire. Chaque personne devrait en avoir un chez soi…

Vous connaissez la blague. Aux USA ils ont Steeve Jobs et nous on a Paul emploi…

D’accord c’est nul, mais moi ça me fait rigoler. Que voulez-vous on a l’humour que l’on peut… Donc on apprend par un article de Ouest France qu’un pauvre gus de 43 ans s’est immolé devant son agence Pôle emploi située en face des resto du cœur (ce n’est pas moi qui fait le rapport entre les deux, c’est les médias, les vrais. Les restos du coeur font un travail remarquable et c’est l’une des associations les mieux gérées!).

L’article est très court genre service minimum de l’information et laconique. Je vous cite donc la moitié de leur texte ce qui risque de me poser des problèmes de droits d’auteurs, mais je plaiderai l’inconsistance journalistique du confrère concerné…

« L’agence est pour l’instant fermée au public, policiers et enquêteurs sont sur place. On ignore encore ce qui a pu pousser la victime, chômeur en fin de droits, à cet acte désespéré qui lui a coûté la vie ».

C’est vrai çà… on ne peut en aucun cas imaginer ce qui a pu pousser à bout un homme de 43 ans sans emploi et en fin de droits au suicide, le tout devant une agence ANPE… pardon Paul emploi (sans « s » à emploi parce qu’ils en ont vraiment pas ces derniers temps, d’ailleurs ils l’avaient prévu dès le départ. Si, si regardez sur le logo, non plus il n’y a pas de « s »).

Alors derrière mon écran, à distance, je me suis dit. Charles fait preuve d’empathie (un peu comme Columbo) quel pourrait être le mobile pour qu’un type se suicide devant son machin de chômeur et face aux resto du cœur (qui n’y sont pour rien dans cette affaire)…

Au bout d’une longue et difficile réflexion, j’en suis arrivé à la conclusion que c’était peut-être bien parce que ce pauvre gars n’avait plus d’espoir de boulot et que le seul truc qui allait lui rester c’était après Paul emploi, justement les resto du cœur.

Il faut immédiatement légiférer. Que font nos « dépités » ?

Par décence et parce que nous sommes bien incapables de fournir du travail à nos chômeurs et à nos enfants (ce qui est le vrai problème) je propose une loi et je compte sur votre mobilisation à tous pour faire pression sur votre « dépité » de circonscription (pour faire semblant de régler le faux problème).

Il faut interdire l’installation de resto du cœur dans un rayon de 500 m d’une agence Paul emploi, de même que tout pont, passerelle ou point haut… c’est déprimant pour les chômeurs en fin de droits de visualiser leur déchéance en passant à chaque fois devant les restaurants du cœur…

Voilà une mesure symbolique qui devrait être à la portée de nos « dépités ». D’ailleurs cette « mode du suicide » pour reprendre un terme qui avait été utilisé par un de nos grands mamamouchis, sous la précédente majorité, est insupportable pour le pouvoir en place (de droite comme de gauche).

En France plus de 11 000 personnes meurent chaque année suite à un suicide. 200 000 personnes sont blessées et hospitalisées. C’est un véritable drame national passé sous silence. Point de radars sur les autoroutes du suicides. Pas de contrôle. Pas de chiennes de gardes ou d’association contre la violence routière. Pas de mobilisation des pouvoirs publics. Pas de communication. Pas de couverture médiatique. Le suicide est personnel, individuel, alors que ces causes sont, pour beaucoup, aussi sociétales et collectives. Le suicide ne fait pas partie des morts évitables. Il est le dégât collatéral nécessaire au bon fonctionnement de notre productivité. L’homme sacrifié sur l’hôtel du matérialisme pur et dur. En Grèce il explose, en Espagne aussi et partout ou les gens, tout simplement, souffrent. C’est l’une des formes d’expression de la désespérance… mais ce n’est pas la plus dangereuse.

Il faut dire que si Michèle Alliot Marie avait pu aider Ben Ali (le mamamouchi tunisien) en faisant profiter la Tunisie du « savoir-faire » français en maintien de l’ordre, après l’immolation par le feu du jeune Bouazzizi (le petit commerçant à l’origine du printemps arabe) on n’en serait pas là… Depuis les mécontents s’immolent tous…

Cynisme de ma part ? Humour noir qui dépasse les bornes… ne me « brulez » pas tout de suite… attendez de lire la suite.

C’est cette désespérance qui gagne les peuples qui est inquiétante et qui inquiète justement les gouvernants. Hier je vous parlais de la dernière directive du ministère de l’intérieur pour surveiller les gens.
Ce qui est extraordinaire c’est-à-dire hors de l’ordinaire, c’est bien que nos concitoyens désespérés se retournent contre eux-mêmes et pas contre ceux qui les font souffrir.

Mais cela ne dure qu’un temps. Il y aura un printemps français. Il sera extrême. Nous vivrons des moments de grandes tensions… mais au rythme où vont les choses ce printemps français est inéluctable.

Nos gouvernants ont raison de trembler. Ils sont la cause de nos maux et ont oublié depuis trop longtemps qu’ils sont les élus du Peuple et POUR le Peuple.

Il va falloir embastiller les parents d’élèves !

Dans la série le peuple et les dangereux subversifs, les parents d’élèves du Jura (de vrais dangers), seront sans doute prochainement classés sur la liste noire des organisations terroristes (et hop un peu plus de boulot pour les pandores de la DCRI).

Ils viennent de mettre en vente sur le Bon Coin la classe de leurs enfants qui doit fermer… restrictions budgétaires obligent.

Hier sur France 2, le JT alertait sur le service des urgences à Lyon, totalement saturé, sans moyens suffisants et avec plusieurs infirmières dont le rôle est de trouver un lit… quelque part, pour chaque malade. Mais comme il n’y en a pas, on entasse dans les couloirs les patients sur les brancards… remarquez le propre d’un patient étant de patienter disons que la logique est juste poussée à son paroxysme.

Les effets de la rigueur et de la crise commencent à se voir !

La voilà la rupture en ce début d’année 2013. Partout les choses craquent, les effets secondaires de la crise commencent à être visibles par la population française. Je ne suis pas sûr du tout que nous soyons collectivement prêts à accepter ce que les grecs ont dû supporter depuis cinq ans.

Voilà la raison de la sourde inquiétude du gouvernement socialiste.

LA solution est assez simple finalement. Elle a très bien été résumée par un vieux Monsieur. Stéphane Hessel. Il a dit « il va falloir choisir entre ce qui devra croître et ce qui devra décroitre ».

Oui. Nous ne pouvons pas tout payer. MAIS nous avons le choix. Nous avons le choix de savoir où nous dépensons, pour qui et pour quoi. Nous pouvons réduire certaines dépenses, nous pouvons faire le choix d’en augmenter d’autres.

Viendra donc le jour, sans doute, plus si éloigné que cela, où les gouvernants devront simplement faire ce qu’ils n’auraient jamais dû oublier de faire… demander son avis au peuple. Mais c’est vrai qu’en France, phare de l’humanité, pays des lumières éteintes, parler du peuple c’est populiste. Alors oser le consulter par référendum dans un cadre démocratique vous n’y pensez même pas…

Charles SANNAT
PS : Je viens d’ouvrir une nouvelle rubrique sur lecontrarien.com intitulée le « Lasagnegate ». Oui chaque nouvelle journée nous apporte des informations croustillantes sur le scandale des lasagnes fourrées au tungstène, heu pardon, au haché de cheval… C’est un sujet tellement passionnant car tellement risible mais également illustrant parfaitement les dérives de nos sociétés. Je ne vais pas faire un Edito tous les jours sur les lasagnes Findus tout de même, ma femme en avait déjà marre….

Pour lire l’article du Monde consacré au marché du BTP à Tchernobyl et aux effondrements de bâtiments…

Pour lire l’article long et très détaillé, montrant un travail d’enquête poussé par Ouest France

Pour voir l’annonce du Bon Coin posté par l’association terroriste des parents d’élèves du Jura…