Les « bad banks », bombe à retardement en Europe

PARIS, 18 juin – Les « bad banks » créées en Europe au lendemain de la crise des subprimes renferment toujours de nombreux actifs toxiques ou douteux dont la gestion pèse sur le dynamisme du secteur financier, rapporte mardi le quotidien économique Les Échos.

« Plus de 1 000 milliards d’euros d’ actifs » issus de la crise des subprimes de 2007 « restent encore stockés » dans les structures de défaisance créées par plusieurs grands établissements de crédit en Europe, selon Les Échos.

Ces structures, appelées « bad banks » an anglais, ont été créées pour isoler les actifs financiers toxiques ou douteux de la crise des subprimes et renferment « une facture que les banques et les États européens ne sont pas près de régler », explique le journal.

« Les ‘bad banks’ peuvent prendre différentes formes : une structure nationale rachetant des actifs aux banques privées (…) ; une banque insolvable nationalisée et séparée en ‘good bank’ et ‘bad bank’ ; et enfin une structure de cantonnement à l’intérieur d’un établissement privé », poursuit le quotidien économique.

À titre d’ exemple, la « bad bank » de l’ établissement bancaire franco-belge Dexia recensait fin mars 266 milliards d’ euros d’actifs douteux gérés en extinction, un record en Europe, indiquent Les Échos.

Quant à Natixis, la banque de financement et d’investissement du groupe coopératif français BPCE, elle « s’est dotée en 2009 d’une GAPC (gestion active des portefeuilles cantonnés), regroupant 35 milliards d’ actifs toxiques ou illiquides (et) n’en gérait plus ‘que’ 13,5 milliards » fin mars 2013, ajoute le journal.

Et Les Échos de citer également l’exemple de la banque française Société Générale qui suit une trajectoire analogue : « sa ‘bad bank’ Inter Europe Conseil, constituée début 2010 avec 35,5 milliards d’euros d’actifs douteux, en rassemblait 8,8 milliards à la fin de 2012 ».

Mais ces plus de 1 000 milliards stockés dans les « bad banks » européennes ne sont « que la partie émergée de l’iceberg », ajoute le quotidien.

En effet, « des centaines de milliards de créances douteuses et de fonds communs de créance, dont la valeur de marché s’est brutalement dégradée, figurent dans les livres des banques européennes », souligne le journal.

Il s’agit d’ une « bombe à retardement (…) pour les contribuables européens » qui nécessite « une gestion à très long terme (…), mais elle pèse sur le dynamisme du secteur financier, conclut le quotidien.

Agence de Presse Xinhua