Les prévisions chocs de la Saxo Banque ! Épisode 2 : l’éruption du Bardarbunga décime les récoltes

J’apprécie tout particulièrement cet exercice annuel auquel se livre la Saxo Banque. Non pas qu’être pessimiste doit être une valeur en soi, mais tout simplement diriger c’est prévoir, et prévoir l’impossible, prendre ses précautions, se préparer devrait être la norme. On s’en veut rarement d’avoir pris trop de précautions et comme avec nos assurances habitations que nous payons chaque année à fonds perdus, nous espérons bien tous ne pas avoir à nous en servir. Je ne veux pas que ma maison brûle, quand bien même cela ne me coûterait rien.

En ce qui concerne plus spécifiquement l’éruption du Bardarbunga qui décime les récoltes, je vous invite à vous renseigner sur l’éruption du Laki en 1783 qui fut, en réalité, à l’origine de la Révolution française de 1789 en raison des très mauvaises récoltes que nous avons eu plusieurs années de suite amenant, dans notre pays, à une véritable disette.

Charles SANNAT

« Lorsque les marchés sont incertains, il peut être utile de penser en dehors des cases. C’est l’objectif des 10 scénarios qui nous avons élaborés cette année.

Les prévisions chocs de Saxo Bank ont été réalisées par l’équipe de recherche de Steen Jakobsen, chef économiste de Saxo Bank.

Un défaut russe, un krach du marché immobilier britannique ou encore une éruption volcanique qui décime les récoltes… nous avons tenté d’allier le brillant à l’étonnant afin de vous permettre d’envisager l’avenir des marchés d’un œil nouveau.

Cette démarche nous semble indispensable pour tout investisseur avisé. Afin d’avoir une stratégie d’investissement gagnante en 2015, il est intéressant d’étudier de près ces différents scénarios car, nous l’avons vu cette année, nos prévisions chocs peuvent malheureusement devenir réalité. »

L’éruption du Bardarbunga décime les récoltes

En 2015, le volcan islandais déjà actif Bardarbunga entre en éruption, conduisant à l’émission d’un nuage de dioxyde de soufre sans précédent recouvrant l’Europe. En modifiant les conditions météorologiques, l’éruption fait chuter la production mondiale de céréales, ce qui entraîne un doublement des cours. Heureusement, cette forte hausse n’est attribuable qu’en partie au niveau des récoltes et provient surtout des craintes générées par cet événement alors que des États moins confiants dans leur sécurité alimentaire se ruent vers les stocks.

Personne ne parle du volcan Bardarbunga, et pourtant on lui doit la plus importante éruption volcanique des 10 000 dernières années. Bardarbunga connaît une éruption “tranquille” sans interruption depuis la fin août, ne recueillant guère d’attention à part quelques survols de drones, car l’éruption n’est pas explosive, mais magmatique. Pourtant, avec plus d’un kilomètre cube de lave éjectée, c’est déjà la plus grande éruption en Islande depuis la fissure du Laki en 1783, qui avait dégagé selon les estimations 14 kilomètres cubes de lave et avait recouvert l’Europe de l’ouest d’un nuage toxique composé d’émissions de dioxyde de soufre. Notons au passage que ces émissions ont sans doute contribué à de mauvaises récoltes de blé à travers l’Europe, conduisant à la pénurie de pain en France qui contribua aux événements ayant mené à la Révolution française.

Jusqu’ici, l’éruption a été contenue à une longue et large crevasse qui s’est ouverte à côté du Bardarbunga lui-même, dans le Holuhraun, pour aboutir à un lac de lave de plus de 70 kilomètres carrés à la mi-novembre. L’éruption émet plus de dioxyde de soufre que l’industrie européenne dans son ensemble. Dans le même temps, de constantes secousses sismiques sont enregistrées sous la couche de glace, dans la caldeira du Bardarbunga qui, avec ses 80 kilomètres carrés, est aussi grande que l’île de Manhattan. La caldeira s’affaisse rapidement et risque de s’effondrer à mesure que le magma sous le volcan s’échappe par la fissure toute proche du Holuhraun. Cet effondrement pourrait conduire à une phase beaucoup plus intense de l’éruption avec des conséquences climatiques potentielles pour l’année à venir, voire plus.

Source Saxo Bank ici