Le cognac français Rémy Martin à la peine en Chine

Beijing, 22 janvier – Le deuxième plus grand distillateur français, Rémy Martin, ne pourra plus compter sur les fastes du Nouvel An chinois ou la Fête du printemps, généralement le meilleur moment de l’année pour doper ses ventes, cela en raison de la répression du gouvernement sur les dépenses extravagantes.

Les ventes de la société parisienne étaient en baisse de plus de 12 % au cours des trois premiers trimestres de 2013, pour atteindre 845,7 millions € (1,15 milliard de dollars), contre 964,5 millions € sur la même période de l’année précédente en raison de la « situation défavorable » des spiritueux en Chine, selon un récent communiqué de l’entreprise.

« La campagne de promotion de la moralité en Chine devrait continuer de nuire à la consommation de produits de très haut de gamme. Donc, pas de reprise à prévoir à l’occasion de la nouvelle année chinoise », a indiqué le communiqué. Le Festival du Printemps, était jusqu’à la une période phare pour les cadeaux coûteux et les spiritueux haut de gamme, qui commencera cette année le 31 janvier.

Un nouveau ralentissement significatif des ventes au cours des deux précédents trimestres a été enregistré au troisième trimestre, principalement sur le marché chinois, alors que la firme a continué d’offrir de bons résultats aux États-Unis, en Russie, au Japon et sur le continent africain.

De janvier à septembre, les ventes de la marque la plus rentable de l’entreprise, le cognac Rémy Martin, ont diminué de 21 % pour un gain de 465,9 millions €. Mais ses liqueurs et spiritueux ont amélioré les ventes de 3,2 % pour atteindre 188,5 millions d’euros, un reflet de la bonne performance des marques de la division.

Son directeur général, Frédéric Pflanz, a confié en novembre que les revenus annuels pourraient chuter de 20 % ou peut-être plus.

La liqueur est non seulement la cible de la campagne du gouvernement contre la corruption et l’extravagance : les vins haut de gamme et l’alcool blanc chinois sont également visés.

Alessio Vaccari, chef de la direction de Beijing du groupe Casalaccio International trade, qui importe des vins haut de gamme et de l’huile d’olive d’Italie , a déclaré que son entreprise, qui avait l’habitude de recevoir de nombreuses commandes venant des entreprises appartenant à l’État et des collectivités locales, subit désormais des grosses pertes de profit en raison de la campagne pour stopper le gaspillage et les dépenses de luxe.

« Les vieux jours de gloire ont disparu depuis longtemps, quand les clients dans leur budget ne se souciaient guère des prix et ne voulaient que les meilleurs vins », a-t-il souligné. « Aujourd’hui, le marché du vin est difficile et nous devons être très compétitifs dans un secteur qui est déjà très segmenté avec beaucoup de marques étrangères. »

Le producteur de spiritieux chinois Sichuan Swellfun Co Ltd a également indiqué lundi qu’il s’attendait à une perte nette de 124 millions de yuans (20,5 millions de dollars) contre 160 millions de yuans l’année dernière. la première fois, qu’il ne percevait aucun bénéfice depuis une décennie.

La société basée dans le Sichuan, contrôlée par le groupe Diageo Highland Holding BV avec près de 40 % de ses actions (l’entreprise britannique étant le plus grand fabricant de spiritueux du monde), a subi un coup dur au milieu de la chute des ventes de boissons alcoolisées haut de gamme, utilisées pour les cadeaux et les somptueux banquets chinois.

Source : le Quotidien du Peuple en ligne