Le blocage politique en Italie n’entraînera pas une crise de l’euro (Cahuzac)

PARIS, 27 février — Le ministre français délégué au Budget, Jérôme Cahuzac, a indiqué mercredi que le blocage politique en Italie n’entraînera pas une crise de l’euro, estimant que la situation témoigne davantage de la nécessité de mener les ajustements budgétaires avec discernement.

« Une crise de l’euro, non », a déclaré mercredi matin le ministre délégué au micro de RTL alors qu’il était interrogé sur l’éventualité d’un tel risque suite à la situation de non-gouvernabilité postélectorale en Italie.

« On voit bien que c’est une crise politique qui menace l’Italie, pour des raisons institutionnelles. Le Sénat et l’Assemblée nationale ont le même pouvoir et chacune de ces deux chambres peut faire tomber le gouvernement. Or le centre-gauche est majoritaire à l’Assemblée, mais ne l’est pas au Sénat », a-t-il argumenté.

M. Cahuzac a par ailleurs estimé que deux enseignements peuvent être tirés de la crise dans laquelle est plongée la troisième puissance économique européenne.

« Le premier enseignement est que la France, par la voix de François Hollande, avait raison de demander aux Allemands un budget de relance lorsqu’il s’est agi d’élaborer le budget européen », a-t-il expliqué, ajoutant que « le projet européen est un projet initialement protecteur, enthousiasmant, un projet de paix (devenu), en tout cas c’est la perception que les Italiens semblent en avoir, un projet punitif, répressif incarné par Mario Monti (le Premier ministre sortant) ».

« Deuxième enseignement, je crois que les pays qui se sont trop endettés – l’Italie, l’Espagne, bien sûr la France – (doivent) procéder à l’ajustement budgétaire mais il faut le faire avec discernement, en comprenant ce que sont les efforts que l’on demande à nos concitoyens », a poursuivi le ministre délégué.

« Mario Monti avait l’appui de la Commission (européenne), des marchés mais la politique qu’il a menée n’était peut-être pas suffisamment compréhensive à l’égard des souffrances que les Italiens ont eu à endurer et des efforts qui leur ont été demandés », a-t-il conclu.

Suite aux élections législatives des 24 et 25 février, l’ Italie est plongée dans une impasse qui la rend ingouvernable, avec une Chambre des députés à gauche et un Sénat sans majorité. Dans ce contexte, les bourses européennes ont vu leurs indices chuter mardi au lendemain du scrutin, laissant ressurgir la crainte d’une crise de l’euro.

Agende de Presse Xinhua