La Grèce a été replacée mardi dans la catégorie des pays émergents par le fournisseur d’indices MSCI, écrit le quotidien RBC Daily du 13 juin 2013.
MSCI, dont les notations servent de repère aux investisseurs – qui ont entre leurs mains plus de 7 000 milliards de dollars –, a déclaré que la Grèce n’était plus un marché accessible. Depuis 2007, la Bourse nationale a fléchi de 83 %. La Grèce est le premier pays développé dont le statut a été abaissé par MSCI.
La Grèce avait été inscrite dans la catégorie des pays développés en 2001 mais en 2012, MSCI a pour la première fois évoqué la révision de son statut dans un contexte d’effondrement de son marché boursier et de pronostics sur sa sortie de la zone euro. Le marché grec des obligations a pratiquement cessé de fonctionner en avril 2010 quand le pays a dû accepter l’aide financière de l’UE afin d’éviter la faillite, réformer son économie et réduire les subventions et les salaires. Le communiqué de la compagnie souligne que le MSCI Greece Index ne correspond plus aux normes des indices de pays développés depuis deux ans. En mai 2010, les compagnies grecques représentaient 0,16 % du MSCI World Index, tandis qu’aujourd’hui cet indicateur n’est plus qu’à 0,01 %.
Cette semaine l’indice boursier d’Athènes a encore perdu 9 %, quand le gouvernement d’Antonis Samaras a annoncé n’avoir pas réussi à privatiser le monopole gazier Depa en l’absence d’acheteurs. L’abaissement du statut de la Grèce, cependant, pourrait avoir un impact positif sur la Bourse locale et attirer à terme l’attention des investisseurs, estime l’analyste Constantinos Zouzoulas d’Axia Ventures Group.
La Grèce, à l’épicentre de la crise financière européenne, subit une récession depuis six ans d’affilée alors que le taux de chômage est de 27 %. Le 1er juin le Fonds monétaire international (FMI) a décidé d’accorder 1,7 milliard d’euros au pays. « L’abaissement du statut de la Grèce montre que la crise en Europe est loin d’être terminée », a déclaré Peter Sorrentino de Huntington Asset Advisors, dans une interview accordée à Bloomberg.
Hormis la Grèce, MSCI a revu le statut de certains autres pays. Le Qatar et l’Arabie saoudite ont changé de catégorie pour se retrouver parmi les pays émergents, tandis que le Maroc est passé de pays émergent à la catégorie « marché-frontière ». À terme, ces changements pourraient concerner l’Egypte, où l’on ressent un manque majeur de monnaie étrangère.
L’indice MSCI regroupe près de 75 pays répartis en trois catégories : développé, émergent et marché-frontière. Cette répartition est réalisée en fonction des critères suivants : le développement économique, le nombre de compagnies correspondant aux normes des indicateurs (la capitalisation, la part des actions en libre circulation, les liquidités) et l’accessibilité des marchés (l’ouverture aux investisseurs étrangers, l’absence de restrictions sur l’entrée et la sortie des capitaux, l’efficacité de l’infrastructure des opérations et la stabilité des institutions).