La France est en faillite… pas l’or

Je vous livre ici un billet invité, rédigé par notre camarade contrarien  du Cabinet HBA – Coach en sérénité patrimoniale, et j’aime beaucoup le titre qu’il s’est donné qui correspond parfaitement à la période que nous vivons et à la démarche qui est la mienne, à savoir que nous devons parler de patrimoine, d’assurance de son patrimoine et de sécurisation de son patrimoine. Comme vous le savez, je n’ai jamais profité du rebond boursier de ces 3 dernières années pour la simple et bonne raison que je n’y crois pas une seule seconde. Or je n’achète que ce que je comprends ! Tant pis, je ne spécule pas. Non, en réalité, comme la plus grande majorité de mes concitoyens, je recherche la sérénité patrimoniale comme le dit si bien notre camarade Hubert, contrarien de la première heure. Merci mon cher Hubert pour ce papier.

Charles SANNAT

 

Ce que l’on voit :

Souvenez-vous. Dans mon billet du 13 avril 2012, j’écrivais « La question n’est pas de savoir si la France va faire faillite, mais de savoir quand et l’échéance se rapproche dangereusement ». Ou en est-on et quelles conséquences en tirer ?

Il nous suffit d’actualiser les éléments que j’ai déjà longuement développés dans mes différents écrits depuis cette date. Restons fidèles à nos habitudes, des faits, uniquement des faits :

Vous le savez bien, tous les ans en automne, il y a les feuilles qui tombent, les soldes, mais aussi, et surtout… les prévisions de l’Union européenne.

Cette année, elles prennent un relief particulier. Pensez donc, le mardi 4 novembre 2014, la commission, par la voix de son commissaire aux affaires économique, Pierre MOSCOVICI, annonce ses prévisions de croissance et de déficit public. Le nouveau commissaire européen est obligé de contredire les chiffres de l’ex-ministre des Finances. Cocorico, la France devient championne d’Europe du déficit rapporté à son PIB.

Des chiffres, encore des chiffres. Les médias nous en abreuvent tellement qu’ils finissent par ne plus nous dire grand-chose (serait-ce un peu le but recherché ?). Prenons du recul et résumons la situation actuelle de la France avec deux graphiques, particulièrement parlant, publiés récemment sur Challenge.fr

depenses publiques               emploi salarié

Deux dessins valant mieux qu’un long discours, les « crobards » ci-dessous nous permettront, je l’espère, de mieux comprendre ce qui se cache derrière les mots :

La dette de la France (selon l’INSEE) :

endetement france

Bien évidemment, le monde politique ne communique que sur les seuls critères de Maastricht. Il en a parfaitement le droit, mais intellectuellement, est-ce bien honnête ? Même sur cette « fausse base », l’endettement « officiel » de la France est pratiquement égal à la totalité (2 000 Mds €) des richesses produites (le PIB).

Soyons plus curieux et intéressons-nous maintenant à la structure de notre PIB :

Composition du PIB de la France (selon l’INSEE) :

PIB france

On voit parfaitement que la véritable richesse produite au niveau du pays représente moins de la moitié de notre PIB.

Le déséquilibre entre cette production et les dépenses publiques montre bien qu’aucune augmentation d’impôt (même massive) ne permettra d’atteindre l’équilibre financier. « Rassurez-vous », il y aura quand même des augmentations d’impôts, taxes et autres prélèvements, mais vous voyez bien qu’ils ne changeront rien à la situation financière catastrophique de notre pays.

Résumons :

–        Sur la base de la communication officielle, nous avons une dette de 2 000 Mds € et la richesse produite est de 858 Mds € (2 000 x 42,9 %). Il manque donc 1 142 Milliards d’Euros.

–        Prenons maintenant des chiffres plus réalistes. 10 000 Mds € de dettes et 858 Mds € de richesses produites. Il manque…..9 142 milliards d’euros.

Même en retenant l’hypothèse « politiquement correcte », la France est bien en faillite.

Que le « bon peuple » ne s’inquiète pas. Nos politiques ont la solution : augmenter par tous les moyens la croissance, sous-entendu la croissance économique (les richesses produites). J’ai déjà développé largement le sujet, dans mon billet du 25 mars 2013. Je me contenterais donc ici de rappeler que depuis 50 ans, le rythme de la croissance diminue régulièrement. Je le redis : nous ne sommes plus dans un marché d’équipement, mais bien dans un marché de renouvellement. Les industriels l’ont bien compris puisqu’ils en sont à nous fournir des matériels à obsolescence programmée, pour continuer à maintenir leur chiffre d’affaires.

Quand je vous dis que la France n’est plus crédible. Même notre « Zidane national » se voit frappé d’une demande de suspension de trois mois en tant qu’entraîneur de l’équipe de réserve du Real Madrid, pour défaut de diplôme d’entraîneur !! Comme le chantait Édith Piaf, « Tout fout l’camp ».

Ce que l’on ne voit pas :

Cette situation de faillite n’est pas limitée à la France. TOUS les autres « pays développés », Amérique en tête, sont dans une situation analogue, voire pire pour les USA. Les États-Unis font encore illusion, grâce au statut de monnaie d’échange internationale du dollar, mais ce « privilège » tend de plus en plus à disparaître.

Je vous ai déjà longuement expliqué que « les marchés » font tout pour que l’or ne soit pas coté à son cours réel (basé sur l’or physique), mais sur une immense supercherie : la valeur de « l’or papier » autrement dit, les ETF sur l’or,outrageusement manipulé depuis plus d’une décennie.

Quelques nouvelles de mon feuilleton préféré : « La Chine et l’or » :

–        Le Shanghai Gold Exchange (SGE) a ouvert le 18 septembre dernier, sa plateforme de trading de métaux précieux. Sa particularité est de garantir aux investisseurs qu’ils seront livrés effectivement en métal (or/argent) et que les transactions seront faites en yuan.

–        Dans une dépêche du 2 novembre 2014, la Chine déplore la baisse de la consommation d’or du pays. Pensez donc, elle a chuté de 21,42 % en un an … pour s’établir à 754,82 tonnes d’or physique. Pour mémoire, la BCE en possède… 502 tonnes.

Dans mon billet du 25 mars 2013, je vous ai déjà dit qu’il fallait faire comme la Chine pour limiter les effets directs et indirects de la « révélation de la situation exacte » de nos économies. Non seulement je persiste et signe, mais je pense que « l’or bon marché » ne va pas durer.

graph or

Nos grands médias nationaux nous ont-ils informés que plus près de chez nous, un événement serait susceptible de faire monter très significativement le cours de l’or ? Il s’agit de « La votation » du 30 novembre 2014 en Suisse.

Né d’une initiative populaire, le mouvement « Sauvez l’or de la Suisse » a été repris par une majorité des adhérents du parti politique l’Union Démocratique du Centre (UDC). Il a obtenu plus des 100 000 signatures de soutien nécessaires, pour qu’ait lieu ce référendum comme entériné par l’arrêté fédéral du 20 juin 2014. La revendication est simple. En ces temps de tourmente financière, la crédibilité et la stabilité du franc suisse doivent être obtenues par la détention d’une importante réserve d’or physique, stocké sur le territoire Suisse.

sauvez lor de la suisse

Il s’agit donc de modifier la constitution suisse sur trois points :

–        Les réserves d’or de la Banque Nationale Suisse sont inaliénables (fini les ventes).

–        Elles doivent être stockées en Suisse (uniquement en Suisse).

–        La Banque Nationale Suisse doit détenir une part plus importante de ses actifs en or (elle ne doit pas être inférieure à 20 %).

Alors que la Suisse possédait plus de 2 600 tonnes d’or, elle en a vendu la moitié entre 2000 et 2005, alors que les cours étaient au plus bas. En juillet 2014, pour un bilan total de 522 046 Millions de Francs suisses, les réserves d’or de la BNS ne représentent que 7 %, soit 1040 tonnes d’or, dont 30 % sont stockées à l’étranger (20 % à la Banque d’Angleterre et 10 % à la Banque du Canada).

Comme on s’en doute, une grande partie des parlementaires (y compris certains dirigeants de l’UDC) et la Banque centrale Suisse (BNS) sont « vent debout » contre ce vote et ont entrepris une vaste campagne de désinformation pour faire échouer l’adoption de ces trois principes, pourtant de bon sens. J’oserais même dire que ces trois points devraient être la règle de toutes les banques centrales.

Sur les 13 397 personnes qui ont participé au récent sondage en ligne du site « 20 minutes.ch », 53 % sont favorables au oui.

Ce type de revendication n’est pas isolé. D’autres sont observés au Texas, en Allemagne, au Venezuela et aux Pays-Bas. Cette votation marque la volonté des peuples de mieux contrôler ses banques centrales. Elle inquiète au plus haut point les dirigeants politiques et les grands financiers, car c’est la remise en question du système monétaire mondial actuel qui est clairement mis en doute.

La probabilité d’un vote positif est prise très au sérieux par les milieux financiers des USA (note d’analyse de Bank of America Merrill Lynch, Wall Street Journal, magazine Forbes).

Figurez-vous que le compte PayPal du groupement initiateur de cette votation est gelé depuis fin octobre, sans aucune explication. Vous avez dit pressions ?

Si le OUI l’emporte le 30 novembre prochain, cela provoquerait probablement une sérieuse secousse sur les marchés financiers. De plus, l’effet boule de neige sur beaucoup d’autres pays pourrait bien entraîner le cours de l’or physique vers des sommets qui pourrait être « vertigineux ». L’or physique aujourd’hui n’est pas cher.