La France compte 100 usines de moins

PARIS, 5 février — En 2012, la France a perdu 100 usines, un chiffre qui reflète l’accélération de la désindustrialisation de l’Hexagone, indique mardi le journal français Le Figaro, qui cite une étude réalisée par l’Observatoire Trendeo. Selon les chiffres du cabinet de conseil, 266 fermetures d’usines ont été annoncées, l’an dernier, contre 166 créations, ce qui équivaut à une perte de 100 sites de production.

« Sur un an, le rythme de fermetures s’est accéléré, bondissant de 42% », constate Le Figaro, ajoutant que l’économie française « se rapproche de sa pire performance enregistrée en 2009, au plus dur de la crise ».

D’après les conclusions de Trendeo, l’activité économique du pays est en train de s’installer « dans une tendance dépressive », comme semble le démontrer la fermeture sur trois ans de 1.087 usines sur le territoire français.

« Ce délitement du tissu industriel s’opère à bas bruit », poursuit le cabinet dans son étude, qui souligne qu’ « au-delà des sinistres les plus spectaculaires, la taille moyenne des sites fermés est de 71 salariés ». Quant aux usines créées, elles comptent en moyenne 65 salariés.

Les suppressions de postes dans l’industrie manufacturière ont été nombreuses, s’élevant à 23.897 en 2012. Au total, depuis 2009, ce sont 121.946 postes qui ont été décimés, en raison notamment du secteur automobile qui est à l’origine de 12.470 suppressions d’emplois en 2012 et de 41.994 en trois ans.

Face à une industrie traditionnelle déclinante en termes d’emplois et d’implantation, ce sont les filières vertes, liées aux énergies durables, qui ont été les plus créatrices d’emplois en France, avec, en première ligne, l’éolien qui a offert 7.531 emplois en 2012, soit une hausse spectaculaire comparé aux 527 postes créés en 2009.

En trois ans, le secteur de l’énergie renouvelable « a créé près de 24.000 emplois, soit plus de la moitié des postes détruits par la filière automobile sur la même période », détaille Le Figaro.

L’année 2013 semble, à cet égard, mal s’amorcer, puisque, selon Trendeo, « le mois de janvier 2013, avec les annonces de suppressions de Renault puis de Goodyear, est le plus mauvais depuis que nous collectons des données ».

Le constructeur automobile français a fait part mi-janvier de son intention de supprimer 7.500 emplois d’ici à 2016, tandis que le fabricant américain de pneumatiques a annoncé la fermeture d’ une usine à Amiens-Nord, ce qui représente le licenciement de près de 1.200 salariés.

Agence de Presse Xinhua.