PARIS, 14 février — Le ministre français de l’Economie, Pierre Moscovici, a pris acte jeudi de la croissance nulle du Produit intérieur brut (PIB) français en 2012 et a indiqué que la croissance 2013 « devra être repensée ».

« Nous constatons que le chiffre de la croissance n’est pas bon pour 2012, c’est autour de 0% et donc nous savons aussi que la croissance 2013 devra être repensée », a déclaré jeudi matin M. Moscovici sur France 2.

Le ministre a fait cette déclaration quelques heures après que l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) a annoncé une croissance de -0,3% du Produit intérieur brut (PIB) français au dernier trimestre 2012 ainsi qu’une croissance nulle pour cette même année.

Si le gouvernement français maintenait encore fermement il y a quelques jours sa prévision de croissance de 0,8% et son objectif de réduction des déficits à 3% du PIB pour 2013 contre l’avis de nombre d’économistes et institutions financières, il a commencé à infléchir son discours en début de semaine.

Le président français François Hollande lui-même avait laissé entendre dès mardi que l’objectif d’une croissance de 0,8% cette année ne serait pas atteint, le jour même où la Cour des comptes jugeait dans un rapport cet objectif trop optimiste.

Mercredi soir, c’était au tour du Premier ministre Jean-Marc Ayrault d’assouplir les ambitions du gouvernement. Invité sur France 3, il a déclaré que la France ne serait « pas exactement aux 3% (de déficit) en 2013 » en raison d’une croissance « plus faible » que prévu « en France, en Europe et dans le monde ».

Jeudi matin, M. Moscovici a déclaré attendre les nouvelles prévisions de la Commission européenne sur la croissance française pour 2013, qui seront présentées le 22 février, prévenant au passage que les prochaines prévisions de croissance 2013 qui seront alors annoncées par le gouvernement ne seront « vraisemblablement pas » de 0,8%.