France / Allemagne : Jean-Claude Trichet vante « un couple irremplaçable »

PARIS, 22 janvier – L’ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a vanté, dans une interview publiée mardi par le journal français Le Monde, le couple « irremplaçable » pour l’Union européenne (UE), que forment la France et l’Allemagne.

« Ce couple (franco-allemand) est irremplaçable, à condition qu’il ne soit pas exclusif mais se mette au service des autres pays de l’Europe », a déclaré l’économiste français, interviewé à l’ occasion du cinquantenaire du Traité de l’Élysée, célébré par les deux gouvernements, lundi et mardi à Berlin.

Le traité d’amitié franco-allemand avait été signé, le 22 janvier 1963, par le général Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer, marquant la réconciliation entre les deux pays et le début d’une longue et étroite collaboration entre ses dirigeants.

M. Trichet a notamment salué la capacité des deux États à surmonter leurs divergences au sujet de la résolution de la crise de la zone euro et à rassembler les autres membres de l’UE autour de mesures communes.

« Il est remarquable que les deux pays aient finalement pu s’accorder, avec l’ensemble de la zone euro, » a-t-il indiqué, tout en reconnaissant que « le processus de décision démocratique a été difficile et lent ».

« Mais le temps des démocraties n’est pas le temps des marchés », a ajouté celui qui a dirigé la BCE de 2003 à 2011.

« L’interprétation du traité de Maastricht (signé en 1992) n’a pas été la même des deux côtés du Rhin », a fait remarquer M. Trichet, rendant compte de l’approche allemande prônant une politique de rigueur budgétaire devant être assumée par chaque État ainsi que de la vision française moins intransigeante.

La France, a-t-il souligné, « a de très importantes réformes structurelles à mener et un problème de finances publiques qui demande une reprise en main sérieuse, compte tenu du niveau très élevé des dépenses publiques ». Ce besoin de réformes est « reconnu et heureusement accepté » par l’équipe gouvernementale actuelle, s’est-il félicité.

L’ancien président de la BCE a conclu son interview en mettant en avant la « responsabilité importante » qui incombe tant à l’Allemagne qu’à la France, en ce qui concerne le renforcement de la gouvernance économique et budgétaire, et partant politique, de l’UE.

Agence de Presse Xinhua.