DIEU ! MAIS QUE MARIANNE ÉTAIT JOLIE, QUAND ELLE ÉTAIT SUR UN NAPOLÉON OR

Acheter 160 Napoléons ou un lingot ?

Jean-François Faure, président d’AuCOFFRE.com, site d’achat en ligne d’or et d’argent physique avec garde en coffres, revient sur la différence entre l’achat de pièces d’or et celui d’un lingot 1 kg…

Acheter tout ou partie d’un lingot en or n’a jamais été aussi simple qu’aujourd’hui.
Évidemment le particulier peut toujours se rapprocher de son banquier. Mais, étant donné que vendre de l’or n’est plus son métier, il serait bien en peine de répondre rapidement et devra sans doute sous-traiter la demande.

Reste alors la possibilité de se rendre en boutiques mais comment savoir si elles sont fiables et laquelle proposera le prix le plus intéressant ?

Ne reste qu’une solution : s’adresser aux acteurs reconnus sur internet qui permettent d’acheter de l’or issu de lingots, à partir d’un gramme, avec le prix du lingot clairement affiché pour chacun d’entre eux. L’or acheté, même si le particulier en est pleinement propriétaire, reste dans des coffres afin d’en garantir la qualité et la revente. Jean-François Faure explique : « Le principe est pour nous le meilleur, car il ne faut pas garder son or à la maison et, idéalement, plutôt le conserver dans un pays « neutre » ; la formule est rapide et séduisante. Mais, selon nous, acheter de l’or sous forme de lingots entiers n’est pas la meilleure manière pour réaliser les plus-values maximales en période d’augmentation du prix de l’or, et plus particulièrement lors des crises. Alors qu’achète-t-on si on a 38 925,36€ (prix d’un lingot de 1 kg au 4 mars 2013) ? 160 Napoléons (241,80€ à cette date) bien sûr, et je vous explique pourquoi… »

Les inconvénients du lingot

N’oublions pas que le lingot a quelques inconvénients : difficile de le partager pour le vendre en plusieurs morceaux, délicat à transporter (considéré comme objet contondant aux portiques des aéroports), impossible à envoyer par la Poste pour les lingots de plus de 100 grammes (pas d’assurance au-delà de 5 000 euros de valeur envoyée), existence de faux lingots plaqués or et fourrés au tungstène, etc.

La liste est longue mais le plus pénalisant concerne le prix de revente car on ne le vendra jamais plus cher que sa valeur en or. Certains rétorqueront que c’est tout ce qu’on lui demande mais, à choisir, autant opter pour des pièces d’or qui peuvent faire bien mieux.

Depuis quelques temps, des mini-lingots (10g, 50, 100g, 500g) ont fait leur apparition. Si le prix les rend plus abordables, les contraintes restent les mêmes que celles liées au lingot. Et la prime que l’acquéreur paye lors de l’achat de ces produits risque ne pas se retrouver lors de la revente, ce qui en fait un placement moins intéressant qu’un lingot d’un kilogramme. Cela s’explique par le fait que les professionnels rachètent au poids de l’or ce genre de produits anonymes sans plus-value intrinsèque. Si, par exemple, vous achetez un mini-lingot avec une prime de 5%, vous le revendrez 5 minutes plus tard dans la boutique voisine avec une prime de 0% (sans avoir encore déduit la commission de courtage et la taxe). Ce n’est pas possible sur des pièces : la prime acceptée par les uns est globalement acceptée par les autres car le marché est global. S’il manque des Napoléons chez l’un, ils manquent inévitablement chez l’autre. Alors que des sociétés telles que Pamp, Valcambi, Umicore, Metalor peuvent couler des lingots à tout instant.

La prime : le grand « plus » de la pièce d’or

Les Français détiennent sous forme d’or d’investissement une valeur sensiblement égale à celle détenue par la Banque de France, soit environ 100 milliards d’euros! Cet or est essentiellement gardé sous forme de pièces d’or anciennes de type Napoléon. Un tel engouement est notamment décuplé lors des crises, au moment où il devient plus difficile d’acheter des pièces d’or que de les vendre. Cet engouement est mesuré par une valeur que l’on nomme la prime. La prime est la différence entre le prix du métal précieux constituant la pièce et le prix négocié de celle-ci. Quand la prime d’une pièce est faible et proche de zéro, cela signifie donc que son prix est proche de son poids en or.

Elle était de zéro voire négative une bonne partie de l’année 2008, les pièces étant alors vendues au prix de l’or qu’elles contiennent. En octobre 2008, cela a brutalement changé : les Napoléons 20F ont vu leur prime passer de 0% à 50% en deux jours, les Demi-Napoléons de 15% à 90%. Les lingots, eux, gardent la même cotation, avec une prime de 0% quelle que soit la tendance. Les pièces peu monnayées comme les Union Latine 20F, pourtant identiques aux Napoléons 20F (même poids, même diamètre et même quantité d’or de 900 millièmes), voient leur prime stagner. La raison de cet écart de prime est simple : les Napoléons, rassurants en temps de crise, sont très demandés par les épargnants. Mais, dès lors qu’ils deviennent introuvables, les Union Latine 20F connaissent à leur tour une hausse de prime (du fait de disposer des caractéristiques identiques aux Napoléons). Les mêmes phénomènes ont été observés en août 2011 sur la plateforme AuCOFFRE.com.

A titre d’information, il existe même une pièce encore plus séduisante que le Napoléon 20F : le Napoléon 10 Francs ou Demi-Napoléon.

Jean-François Faure conclut : « Nous avons pris le Napoléon 20F comme exemple car il s’agit de la pièce la plus connue et demandée en France, mais le même raisonnement peut être tenu avec les pièces d’or de type 20 Francs Suisse Vreneli, Souverain (plus particulièrement Demi-Souverain), Krugerrand, Eagle, Liberty… qui possèdent une reconnaissance mondiale encore plus large. La Vera Valor, d’une once d’or pur, entre également dans cette logique : disposant d’une forte reconnaissance, elle voit sa prime fluctuer selon l’offre et la demande. L’or baisse ? Profitez-en pour acquérir des pièces et faire jouer les primes ensuite. »

Le saviez-vous ?

Dans les années 80, la prime sur les Napoléons était proche des 100%. Si un Napoléon contenait pour 1 000F d’or, sa valeur globale était de 2 000 avec la prime, motivant des faussaires à fabriquer de faux Napoléons à partir d’or bien réel pour empocher la différence, la prime. C’est ainsi qu’a été frappée la Marianne Coq de 1915. La dernière pièce d’or Marianne officiellement frappée par la France portant le millésime 1914, il était évident qu’il ne pouvait s’agir que d’un faux dans le cas d’une pièce datant de 1915. Aujourd’hui, les fausses Marianne Coq de 1915 sont vendues comme les autres pièces d’or.

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