Baisse du recyclage : une bonne nouvelle pour l’or

Le nombre de tonnes d’or recyclé n’a jamais été aussi bas depuis 2007, estime le World Gold Council. 1 122 tonnes auraient ainsi été recyclées en 2014. On est loin du pic historique de 1 728 tonnes en 2009 ! Les bijoux et les objets en or sont de moins en moins revendus par les particuliers. Quelles sont les raisons qui expliquent cette retenue ? Peut-on avoir confiance dans les circuits de recyclage de l’or – et notamment envers les officines de rachat d’or ?

Moins d’or recyclé en 2014, et 2015 prend la même direction

L’or recyclé représente un tiers du marché mondial : la majeure partie (90 % selon le WGC) répond à la forte demande en joaillerie et objets précieux, tandis que le reste est destiné aux industriels (notamment pour des circuits électroniques pour smartphones, ordinateurs portables…). Le recyclage de l’or industriel est bien plus compliqué et coûteux, même si la demande est de plus en plus forte : elle a doublé dans les dix dernières années.

Selon le World Gold Council, le nombre de tonnes d’or recyclées en 2014 n’a jamais été aussi bas depuis 2007. Depuis cette année-là, les chiffres ont suivi une courbe ascendante, avec un véritable pic en 209 : 1 728 tonnes d’or avaient alors été recyclées.

En 2014, 1 122 tonnes d’or ont été réinjectées dans le circuit du métal précieux. Le World Gold Council estime que le tonnage restera aussi bas en 2015. Il pourrait même baisser davantage. La raison ? Les particuliers sont de moins en moins enclins à revendre leur or.

De moins en moins de confiance envers les officines de rachat d’or

Quand il s’agit des officines de rachat d’or, un principe prime : la vigilance ! En 2009, des tonnes d’or ont probablement transité par les officines de rachat d’or, accueillant des particuliers frappés par la crise économique et qui cherchaient une solution financière immédiate. Le problème, c’est bien que les officines ont une réputation pour le moins sulfureuse… et que ce n’est certainement pas à l’avantage de particuliers pris à la gorge.

En 2012, le syndicat des négociants d’or et du bijou d’occasion a lui-même réclamé une réglementation plus précise et compréhensible du rachat d’or. Ceci afin de se protéger d’abus de toutes sortes : en quelques années, le nombre d’officines de rachat d’or a littéralement triplé. « Les arnaqueurs d’or sont prêts à tout », avait alors déclaré Bernard Candiard, directeur général du Crédit municipal de Paris. Paiement avec du cash de provenance douteuse, manque de traçabilité de l’or, recels, trafic d’or… Les raisons de cette difficile réputation sont nombreuses.

Il y a quelques jours, le site LesEchos.fr évoquait également les chiffres du recyclage de l’or… et le rôle des officines de rachat d’or pendant quelques années. « Beaucoup de collecteurs-recycleurs d’or ont du mal à se fournir », relevait le site d’actualités qui cite Alistair Hewitt, analyste du World Gold Council à l’origine de l’étude récemment parue sur le recyclage de l’or. Les Échos évoquaient aussi le « nouveau genre de collecteurs » qui a émergé dans les pays occidentaux « pour récupérer le métal auprès des consommateurs : un commerce juteux – au départ ». Et de citer en exemple le cas de la plateforme américaine Cash4gold.com, magnat du recyclage des métaux précieux en 2009 : « Trois ans plus tard, la société a fait faillite. »

Résultat après plusieurs années de ce régime ? Les particuliers ont perdu confiance. Et encore plus quand ils manquent d’explications sur le cours du rachat d’or et ont l’impression d’être perdants.

Avec la baisse actuelle du cours de l’or, il est encore moins conseillé de s’adresser à une quelconque officine de rachat d’or. Les professionnels et spécialistes ayant pignon sur rue pourront le confirmer : avec le cours actuel de l’or, il est plutôt recommandé d’en acheter que d’en vendre.

Une volonté de garder son or – valeur refuge – en cas de crise encore plus grave

Car il faut dire aussi que la crise dure… et qu’elle n’est pas terminée. Aux craintes économiques se sont ajoutées les crises géopolitiques. Si bien que l’or, traditionnelle valeur refuge pour les particuliers, apparaît encore plus comme une sécurité en dernier recours. Les particuliers qui connaissent les avantages de disposer de ce genre de valeur refuge ne sont pas prêts à revendre leur or à un prix bas.

C’est au contraire un bon moment pour échanger des devises contre des lingots ou des pièces. En 2013 par exemple, avec un cours de l’or très bas, des plateformes reconnues comme AuCOFFRE.com ont battu des records de vente. Pourquoi ? Parce que les particuliers ont bien compris qu’il est intéressant d’acheter leur or quand le cours est bas… et non pas quand tout le monde s’affole de voir les cours de l’or remonter très fort en plein cœur d’une crise.

Selon le World Gold Council, une crise économique peut entraîner une hausse de 20 % des ventes d’or destiné au recyclage. Attention néanmoins à ne pas vendre au premier venu… et surtout à ne pas vendre quand ce n’est pas le bon moment !

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