Abenomics : le modèle de croissance patine

Hooooo, ce ne sera pas une surprise pour les fidèles lecteurs du Contrarien Matin qui connaissent mon opinion depuis le départ sur la politique monétaire menée par le Japon qui était vouée à l’échec… Et vous savez quoi ? On commence à se rendre compte que finalement, cela ne semble pas si bien marcher que cela. Sans blague.

Encore une fois, la crise que traverse le Japon n’est pas une crise liée à la quantité de monnaie disponible ou pas, la crise que traverse le Japon est liée à des fondamentaux économiques profondément déflationnistes à commencer par une démographie dramatiquement basse. Moins de consommateurs, un vieillissement effroyable de la population, moins de naissance, etc., dans un tel cas, vous pouvez imprimer autant de billets que vous voulez. Le seul résultat que vous aller obtenir est la destruction pure et simple de la valeur de votre monnaie.

Si le Japon veut retrouver une croissance, il faut qu’il retrouve une natalité dynamique. Pour retrouver une natalité dynamique, c’est tout le modèle de la société japonaise qu’il faut revoir… Or la société japonaise, pour d’autres raisons et dans un autre style, est tout aussi verrouillée que la société française.

Enfin, le Japon est en train de vivre le « second tour » de ses injections de liquidités. Phase 1, les entreprises japonaise retrouvent de la compétitivité, vendent plus, on croit que tout va aller mieux. Phase 2, la monnaie (le yen) baisse, les importations de matières premières et d’énergie sont beaucoup plus cher et cela dégrade la compétitivité des entreprises japonaises. Phase 3, rien ne va plus… il va falloir à nouveau injecter de la nouvelle monnaie créée à partir de rien et poursuivre ce cycle jusqu’à ce qu’il vous faille un billet de 100 milliards de yen pour acheter un sushi… puisqu’au Japon comme ailleurs… finalement aucun dirigeant ne veut s’attaquer aux véritables problèmes de fond.

Charles SANNAT

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