Gazoduc Force de la Sibérie : Poutine donne le coup d’envoi au chantier

La politique des occidentaux menaçante à l’égard de la Russie, comme de la Chine, n’aura conduit qu’au rapprochement de ces deux grandes nations qui se sont pourtant bien souvent, au cours de l’histoire, regardées avec une grande méfiance même lorsqu’elles partageaient l’idéologie communiste.

La Russie se prépare donc à commercer sans dollar, en dehors du système SWIFT des règlements internationaux, directement avec la Chine dont les besoins en gaz sont largement aussi importants que ceux de l’Europe de l’Ouest.

À la fin 2017, la Russie sera donc en mesure de se passer de ses clients européens qui, eux, ne pourront pas faire sans le gaz russe car les gaz de schistes américains pourraient s’avérer n’être qu’une chimère dont la disponibilité est loin d’être assurée d’ici 3 ans lorsque l’on regarde les courbes de production des forages existants, sans oublier les dégâts environnementaux qu’ils provoquent et qu’une population américaine excédée pourrait ne plus accepter encore très longtemps.

Charles SANNAT

OUS KHATYN (Iakoutie), 1er septembre – RIA Novosti

Le chantier du gazoduc russe Force de la Sibérie, qui transportera du gaz à la Chine, a été inauguré lundi à Ous Khatyn, en Iakoutie, en présence du président russe Vladimir Poutine et du vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli.

« Ce projet permettra à la Russie d’exporter du gaz, mais aussi de développer son réseau national de transport de gaz dans l’Extrême-Orient et en Sibérie orientale », a déclaré M.Poutine lors de la cérémonie de lancement du chantier.

Long de 3 968 km, le gazoduc Force de la Sibérie sera mis en service à la fin de 2017, selon le site officiel du groupe public russe Gazprom. D’une capacité annuelle de 61 milliards de m³ de gaz, le gazoduc reliera les gisements de Tchaïanda et de Kovykta à Khabarovsk et à Vladivostok et transportera 38 milliards de m³ de gaz à la Chine. Le coût du projet, compte tenu des frais d’exploitation des gisements et de création des sites de transformation, est évalué entre 55 et 70 milliards de dollars.

Selon le vice-premier ministre chinois Zhang Gaoli, la Chine commencera à construire sa partie du gazoduc Force de la Sibérie au premier semestre de 2015.

Le groupe public russe Gazprom et la société chinoise CNPC ont signé le 21 mai dernier un contrat de 400 milliards de dollars, prévoyant la livraison de 38 milliards de m³ de gaz à la Chine pendant une période de 30 ans. Les deux pays pourraient exclure le dollar dans les règlements réciproques liés à ce projet.

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