Comme prévu, la baisse des retraites est enclenchée

Cela n’est pas drôle d’avoir raison, même si c’est « intellectuellement » satisfaisant, pour la simple et bonne raison qu’encore une fois, derrière ces problèmes de versements des retraites, il y a des gens, nos anciens. Et nos anciens, qu’ils soient de jeunes anciens ou plus âgés, les ont évidemment mérités ces retraites, là n’est pas la question mais l’évidence doit s’imposer. Où que vous regardiez, il n’y a plus d’argent pour faire face à l’afflux de retraités et aux pensions à verser.

Lorsqu’il n’y a plus d’argent, vous avez deux possibilités et pas une de plus (la fiscalité ne pouvant pas aller au-delà d’un certain seuil sans casser toute activité économique). Soit vous augmentez la dette, et la dette étant déjà ce qu’elle est, cela va être difficile de le faire encore très longtemps et certainement pas aussi longtemps que l’espérance de vie de nos jeunes retraités, soit vous payez ces pensions en monnaie de singe en faisant fonctionner la planche à billets, ce qui se termine généralement par une belle période d’hyperinflation. Or si l’inflation augmente de 30 % et que vos pensions ne sont pas revalorisées, cela revient à baisser les retraites de 30 %!

Dans tous les cas donc, nos retraités doivent savoir que les pensions sont condamnées à diminuer et ils doivent s’y préparer car viendra inéluctablement le tour du régime général.

Enfin, dernier grand et véritable problème, les taux d’intérêts très bas, en réalité proches de zéro, ne permettent plus aux organismes qui captent des cotisations qu’elles placent en obligation d’avoir un rendement suffisant pour maintenir les niveaux de versements actuels.

Encore une fois, préparez-vous en particulier si vous êtes un bénéficiaire de la solidarité nationale. Il n’y a plus d’argent. Or évidemment, ce sont nos anciens qui seront frappés de plein fouet mais qui seront aussi les plus fragiles, pour la simple et bonne raison qu’ils ne peuvent plus forcément physiquement travailler… (Sans même parler de l’envie.)

Charles SANNAT

Source Le Monde ici