France : le PS clôt son université d’été en tentant de se ressouder

La France se dirige tout droit vers une crise politique majeure dont le premier épisode s’est joué à la fin de cet été avec le renvoi d’Arnaud Montebourg mais ce n’est que la première étape. Valls, qui n’avait recueilli que 5 % des suffrages à la primaire socialiste, est profondément minoritaire au sein de la gauche, sans même parler d’un ministre comme Macron et ce qu’il représente. Enfin, les derniers propos tenus par Rebsamen concernant la fraude des chômeurs démontrent le tournant majeur pris par l’exécutif vers le tout libéral.

Le reste de la gauche ne suivra vraisemblablement pas, pas plus qu’une population déjà fatiguée et qui se montrera rétive à tout changement d’envergure.

Politiquement donc, soit le gouvernement ne fera rien ou pas grand-chose et la France sombrera, soit il tentera de faire quelque chose et il ne survivra pas à la colère populaire et la France s’effondrera.

Nous serons vraisemblablement confrontés au principe de la destruction/créatrice avant de pouvoir repartir de l’avant.

Charles SANNAT

PARIS, 1er septembre (Agence Xinhua) – Au terme de l’université d’été du Parti socialiste (PS), la presse française souligne le maintien de l’unité de la majorité malgré les dissensions et la refonte récente du gouvernement.

« Si l’ambiance était un peu plombée par les remous de la semaine passée, les militants (ont tenté) malgré tout de garder la tête froide, habitués aux crises et débats qui rythment la vie du parti depuis une vingtaine d’années », explique le journal Le Monde.

Même si la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et le secrétaire général du Parti communiste, Pierre Laurent, ont fait « un tabac » et que « les plus applaudis ne sont pas socialistes », le Premier ministre Manuel Valls a lancé un « appel au rassemblement », poursuit le journal.

Dans son discours de dimanche qui a duré une heure, M. Valls « a mené un bras de fer avec une partie des quelque 3 000 militants socialistes réunis à La Rochelle dans une salle loin d’être d’emblée acquise à sa cause », précise Le Monde.

« Après le renvoi du gouvernement d’Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon, qui incarnent tous les deux une ligne de gauche au sein du PS, puis la formation d’une nouvelle équipe ministérielle davantage teintée de libéralisme (…), et enfin le discours amical de M. Valls mercredi 27 août devant le Medef, le Premier ministre savait qu’il n’arriverait pas ce week-end en terrain conquis en Charente-Maritime », souligne le journal.

Ainsi, « dimanche, M. Valls a dû subir les sifflets d’une partie de la salle à chaque fois qu’il a tenté d’aborder le pacte de responsabilité et le choix par l’exécutif de réduire les déficits publics malgré l’absence de croissance », ajoute Le Monde.

« Avec une certaine habileté, le Premier ministre s’est efforcé dimanche de sortir du bourbier de l’université d’été du PS », estime pour sa part le journal Le Figaro.

« Arrivé sous quelques sifflets, Manuel Valls est parvenu à limiter les dégâts en évitant d’aborder le fond des sujets qui fâchent comme le logement ou encore l’abaissement des seuils sociaux. Il a par ailleurs su habilement tirer les bonnes ficelles pour obtenir l’approbation d’un auditoire survolté », poursuit le journal de droite.

« Il a réaffirmé son engagement à gauche en égrenant des thématiques consensuelles au PS : intégration des banlieues, laïcité, soutien à la jeunesse et à l’éducation, etc. », note Le Figaro.

« Si Valls a essuyé – pour la première fois depuis son arrivée à Matignon – des sifflets et huées issus des rangs les plus à gauche de son parti, il n’a donc pas pris le risque de précipiter l’explosion de son camp », écrit de son côté le quotidien Libération.

Pour le journal économique Les Échos, « Manuel Valls a vanté dimanche en clôture de l’université d’été du PS, une ‘gauche du réel’, qui ‘gouverne’ mais sans pratiquer l’austérité, devant les socialistes divisés, auxquels il a dit son ‘amour' ».

L’université d’été du Parti socialiste s’est tenue de vendredi à dimanche à La Rochelle après une semaine agitée au sein de la majorité, avec notamment « la mise à l’écart de deux figures de la gauche du parti, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, puis une déclaration d’amour aux entreprises devant les dirigeants du Medef (et) un énorme recul sur la promesse d’encadrer les loyers », rappelle Libération.

« L’image d’un Premier ministre prêt à assumer la confrontation avec une partie de sa base militante marquera cette édition de l’université d’été », conclut Le Monde.

 

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