Une Écosse indépendante : le rêve à peine caché des eurocrates

Voici un article du Figarovox dont je vous conseille la lecture sur nos europathes qui rêvent en secret et de plus en plus fort de l’éclatement des vieux États-nations qui sont l’ultime rempart à la création d’une Europe fédérale pleine et entière. Casser les États pour mieux créer l’Europe. De tout temps, les hommes ont agi ainsi et il en fut de même pour l’histoire de la création de la France. Pour créer la France, il a fallu casser aussi bien les régions que les langues régionales et les rois de France ont mis des siècles à accomplir cette tâche.

Alors il ne faut pas s’étonner que l’Europe, qui se considère comme un empire, agisse de cette façon.

Charles SANNAT

FIGAROVOX/TRIBUNE – Pour Laurent Herblay, le référendum écossais, dont les résultats seront connus ce soir, est l’aboutissement de la logique néolibérale vers une Europe affaiblie et fragmentée.

Laurent Herblay tient le blog gaulliste libre depuis 2007, classé dans les 20 premiers blogs politiques selon ebuzzing. Il a été le porte-parole de Nicolas Dupont-Aignan en 2012 et le délégué national à l’économie et au budget de son parti, Debout la République.
Aujourd’hui, les Écossais votent par référendum pour décider s’ils se séparent du Royaume-Uni après une campagne assez navrante qui a vu les deux camps jouer sur l’égoïsme pour convaincre les hésitants. Une issue malheureuse serait sans doute du goût de la grande majorité des eurocrates.

Des citoyens réduits à des porte-monnaies

Bien sûr, l’Écosse est une vieille nation, qui a son identité, ce qu’il ne faut pas négliger. Bien sûr aussi, elle a une sensibilité politique bien distincte du reste du pays, sensiblement plus à gauche et attachée à l’État. De manière plus anecdotique, l’Écosse a toujours une équipe de football et de rugby, un vecteur de fierté et d’attachement national peu commun à l’échelle du monde pour ce qui n’est pas un pays à date. Malgré tout, il ne faut pas négliger également que l’Écosse fait partie du Royaume-Uni depuis trois siècles. Du coup, l’histoire des Écossais s’est largement confondue depuis avec celles des Britanniques, que ce soit la constitution puis la décomposition de l’Empire, ou de nombreuses guerres.
La campagne du référendum fait penser à un divorce où le couple qui se sépare, après une longue vie commune, ne penserait qu’aux aspects matériels, en oubliant complètement ses enfants. La campagne s’est centrée sur le pétrole de la Mer du Nord, sur la monnaie que pourrait utiliser les Écossais s’ils quittaient le Royaume-Uni, en semblant complètement oublier qu’il y a des choses plus profondes qui lient désormais les Écossais au reste des Britanniques (même si je ne peux pas leur dénier le choix de partir), trois siècles d’histoire commune, de mêmes dirigeants politiques (y compris l’ancien Premier ministre, Gordon Brown, qui venait d’Écosse). Comment ne pas regretter un tel divorce s’il avait lieu ?

L’agenda des eurocrates ?

On peut voir dans le référendum un aboutissement de la logique néolibérale qui fait de l’égoïsme une vertu individuelle qui produirait un intérêt commun et qui entretient tous les communautarismes qui questionnent l’autorité des États qui, eux seuls, ont les moyens de lui résister. Mais on peut aussi y voir la logique d’une partie importante des partisans de l’intégration européenne, qui n’hésitent pas à diffuser des cartes d’Europe post-nationales, où le Royaume-Uni est remplacé par l’Angleterre, le Pays de Galles et une Écosse qui semblent indépendants. Dans l’Europe dont rêvent certains eurocrates, la France et l’Espagne ont été morcelées en plusieurs parties, ce qui en dit long sur leurs idéaux.

Déjà, on peut y voir le rêve d’une Europe qui ressemblerait davantage aux États-Unis. Mais il y a sans doute une autre raison plus importante encore. On voit encore aujourd’hui que les États gardent un certain pouvoir comme on a pu le voir avec les nominations à la Commission européenne. Or, dans une Europe bien plus fragmentée, comme celle décrite par cette carte, Londres et Paris perdraient de leur poids. Au final, Berlin s’imposerait, d’autant plus que cette carte lui rapproche l’Autriche et une partie de la Suisse.

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