Quand la crise géopolitique devient crise monétaire !

L’exemple de la Crimée est frappant. L’enclave ukrainienne rejoint le giron russe, après une crise géopolitique qui s’est aujourd’hui transformée en crise monétaire pour les habitants. Ce n’est pas le seul exemple d’un quotidien qui peut être rendu très difficile par la disparition ou l’inflation de la monnaie. Vers quelles solutions se tourner pour éviter les risques ?

La Crimée, partagée entre deux monnaies

En Crimée, la crise géopolitique a tourné à la crise monétaire. Et les Criméens sont même « face à une douloureuse phase de transition », estime LeMonde.fr dans un article du 31 mars 2014.

Après la crise géopolitique d’importance qui a frappé la région sud de l’Ukraine, se pose bien évidemment la question de la monnaie puisque l’enclave doit retourner dans le giron russe. Problème : la monnaie ukrainienne, la hryvnia, était normalement acceptée jusqu’au 1er avril. Mais pour la Crimée, point de temps ! « Les additions sont présentées dans les deux monnaies. Certains refusent même déjà les pièces en hryvnia, contre toute légalité, mais avec la crainte justifiée qu’elles ne soient bientôt plus utilisables », relève l’article du Monde.

Des habitants à court de liquidités

Et il faut dire que dans un cadre plus « habituel » de changement de monnaie (par exemple, le passage à l’euro), les habitants ont quelques mois pour s’habituer et prévoir de changer leurs liquidités. Outre la question du changement important des taux (un hryvnia pour 3,8 roubles), se pose la question pour la population du devenir des liquidités. Que faire quand les économies ont été placées à la banque… et que cette banque est fermée, faute de pouvoir délivrer de la monnaie papier ? « À court de liquidités, les distributeurs de billets sont hors service, les comptes bloqués », détaille encore LeMonde.fr. « Ceux qui souhaitent s’exiler ne peuvent ni retirer leur argent ni vendre leur maison. Ceux qui veulent rester doivent compter sur les réserves en liquide qu’ils ont gardées chez eux ou partir s’approvisionner en Ukraine ou en Russie. »

Une situation qui rappelle celle vécue à Chypre… où les distributeurs avaient été pris d’assaut par les Chypriotes, alors que les banques fermaient les unes après les autres. Et ce n’est pas le seul pays qui a dû faire face à ce genre de crise. C’est également le cas en Argentine.

L’Argentine, témoin malheureux des crises monétaires

Depuis des années, l’Argentine a bien dû se faire à la crise monétaire. La plus forte a frappé le pays dans les années 90, une crise financière brutale qui a entraîné une dévaluation très forte du peso pour les habitants. Même chose dans les années 2000… et tout récemment en début d’année, où la devise argentine a dégringolé. Dans un dossier du 4 février 2014 sur Contrepoints.org, Charles Sannat le résume d’ailleurs très bien : « Pour cent pesos, t’as plus rien » !

Dans un article du 24 janvier 2014, LeMonde.fr relève d’ailleurs les conséquences de cette nouvelle crise monétaire en Argentine, pour des habitants « traumatisés par la crise économique de décembre 2001 et l’inflation qui ébranle le peso depuis quarante ans ». D’après le quotidien, les Argentins « n’ont plus confiance en leur monnaie et ont pris l’habitude d’épargner en dollars, devenue par exemple la monnaie des transactions immobilières ».

Vers quelle monnaie se tourner en cas de crise ?

Quelle est la monnaie de confiance en cas de crise ? En cas de crise monétaire, c’est bien souvent vers le dollar que les habitants se tournent. C’était le cas en Argentine, où les habitants ont épargné en dollars. Et tout récemment, avec un dollar échangé à 8,34 pesos, les Argentins se sont probablement tournés encore en masse vers une monnaie plus solide que la leur.

Même si les États-Unis sont aussi en pleine crise et que le dollar ne semble pas aussi solide qu’il l’a été, il reste la monnaie de référence du commerce international et des échanges économiques. Jusque dans les moindres détails du quotidien des habitants : le dernier scandale qui a secoué l’Argentine, c’est le manque de… ketchup dans les hamburgers d’une célèbre chaîne de fast-food. Or, le ketchup est acheté au Chili en dollars, et le gouvernement ne veut pas que les billets verts, trop précieux en temps de crise, ne quittent le pays !

Mais que se passerait-il si le dollar perdait à son tour sa valeur ? Ou si, comme en Crimée, il s’échangeait plutôt sous le manteau, dans un contexte où la puissance qui a la mainmise sur le pays souhaite justement se passer du dollar ?

La solution des monnaies métal

Est-ce que ce genre de crise pourrait arriver en France ? Oui, car les raisons peuvent être nombreuses, et pas uniquement géopolitiques ! À Chypre par exemple, quand l’ensemble du système bancaire s’est effondré, c’est le quotidien des Chypriotes qui s’est effondré à la suite.

En France, si l’ensemble des Français cherchaient à récupérer leurs fonds tous en même temps, tout le système s’effondrerait. Un véritable « bank run », une course à la banque pour retirer son argent le premier. En Grèce, comme en Espagne, c’est d’ailleurs le cas pour nombre d’épargnants, qui retirent massivement l’argent de leurs comptes bancaires.
En cas de crise, la solution de repli – et même de survie – peut bien prendre la forme de la monnaie métal. Ce n’est pas pour rien si, pendant la Seconde Guerre mondiale, certains soldats britanniques partaient en mission avec des souverains or cachés sur eux : c’était la solution susceptible de leur sauver la vie, puisqu’elle représentait une valeur sûre dans tous les pays et auprès de toutes les nationalités. C’est même la pièce d’or reconnue pour… ouvrir toutes les portes.

L’argent métal, plus facile à échanger

Dans le cas d’une crise monétaire comme celle vécue actuellement en Crimée, c’est donc la solution qui pourrait éviter aux Criméens de se retrouver à court de monnaie. Surtout dans un cadre où le recours au dollar pourrait s’avérer dangereux, parce que le contexte politique peut encore évoluer.

Vers quelles monnaies métal se tourner ? Il y a bien sûr les monnaies d’investissement, dont la valeur est connue. Le 10 roubles Chervonets, la pièce d’or russe d’investissement, en fait d’ailleurs partie. Mais il peut être encore plus judicieux de se tourner vers l’argent métal, tout aussi garant de sa propre valeur, et qui a surtout l’avantage d’être plus liquide. Une monnaie reconnue et dont la valeur ne se perd pas et qui peut s’échanger facilement. À prévoir bien avant la crise, car celle-ci arrive bien plus vite qu’on ne pense !

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