« Euro fort, Big Mac et match de foot! »

Mes chères contrariées, mes chers contrariens !

Bon le foot étant le sport favori des français, je ne résiste pas à l’envie de vous parler de la rencontre de ce soir au SDF… pas le sans domicile fixe, çà il y en a plein depuis des années que l’on aurait pu loger très facilement dans des bungalows à moins de 15000 euros ou encore dans les maisons vides qui occupent une bonne partie de nos vieux villages désertés… non, je pensais au match France Allemagne au Stade de France.

Ce que j’aime bien les jours de match c’est qu’au troquet du coin avec mes copains de comptoir on peut faire de l’économie de comptoir justement. On prépare le match et le lendemain on le rejoue devant notre petit noir (pour la police de la pensée je parle de ma tasse de café qui est noire). On peut lire l’équipe gratuitement et terminer par le Parisien (qu’il vaut mieux avoir en journal qu’en vrai selon le slogan !). Bref, toujours un bon moment.

Alors aujourd’hui nous n’avons pas sacrifié à la tradition. Nous avons pris les paris pour savoir qui paierait la tournée de demain… (en général c’est moi qui perd) et je vais vous expliquer pourquoi.

Si les allemands veulent faire plaisir aux français alors que Merkel vient de tacler Hollande sur l’euro fort l’équipe d’Allemagne perdra.

Si les français sont motivés et veulent venger l’affront de 1940 alors la France gagnera… cela dit cela fait bien longtemps que je n’ai pas vu nos joueurs de l’équipe nationale motivés….

Dans tous les cas on peut penser que ce match amical et symbolique se terminera par un match nul 0 à 0 ou 1 partout ce qui permettra aux susceptibilités nationales d’être épargnées.

Donc j’ai parié le 1 partout… voilà maintenant je suis à peu près aussi bon en pronostics sportifs que sur les gaz du type hélium et hydrogène (pour ceux qui ont suivi l’épisode d’avant)…

Bref ce match finalement illustre les rivalités franco-allemandes. Justement à propos de l’euro fort, pomme de discorde, c’est le Parisien (mon journal de comptoir que j’aime beaucoup) qui nous a fait une véritable étude économique à base d’indice Big Mac. Je ne sais pas si vous êtes au courant mais Mac Do a lancé les menus doublés… 1 menu avec 2 Big Mac… un régal… (J’adore le fast food pour le plus grand plaisir de mes petits monstres) bref,

L’euro est trop fort ? La preuve par McDo

The Economist publie chaque année depuis 1986 l’indice Big Mac qui compare le coût de production et le prix de vente d’un produit identique à travers le monde entier et fabriqué localement… le Big Mac qui est le sandwich le plus vendu par Mac Donald.

Ainsi on apprend qu’un big mac coute 1,23 € en Inde, 6,69 € au Venezuela, 4,37 $ aux Etats-Unis, 2,57 $ en Chine, contre 3,59 € dans la zone euro en moyenne… ce qui est vrai puisqu’au Mac Do près de chez moi le cours du Big Mac s’établit à très exactement 3,60… on peut donc dire que la France se situe pile dans la moyenne de la zone euro… normal pour un pays de plus en plus moyen…

De mauvaises langues pensent donc que la monnaie chinoise est sous-évaluée de 41%…

A quoi sert le Big Mac index ? Comme il est trés difficile de comparer «un panier de la ménagère» d’un pays à l’autre, cet indicateur donne une idée des différences de pouvoir d’achat d’un bout à l’autre de la planète. Mais si «The Economist» l’a mis en place, c’est surtout qu’il permet de voir si les monnaies locales sont à leur juste niveau. «Par exemple, explique l’hebdomadaire, le Big Mac coûtait 1,90 euro début 2013, ce qui signifie que, à cette époque, le yuan, la monnaie chinoise, était sous-évalué de 41%»

La Parisien nous a donc gentiment fait  la conversion en euro. « A titre d’exemple, un Big Mac coûte 3,22 € aux Etats-Unis et donc à peine 1,90 € en Chine…

Donc oui, il y a bien un problème de taux de change et oui l’euro est trop fort pour les économies du sud de l’Europe dans lesquelles la France se range clairement mais pas pour l’Allemagne. Enfin il ne faut pas oublier le corolaire d’une monnaie faible qui est le prix élevé des importations… et donc en particuliers du Gaz et du Pétrole.

Sinon comme encore une fois l’actualité est riche et que je n’avais eu le temps de traiter ce sujet dans l’édition d’hier, c’était l’occasion après la guerre des monnaies, de revenir sur la guerre des notes souveraines et le rôle des agences de notation.

L’Etat américain demande 5 milliards de dollars à Standard & Poor’s

C’est un excellent article du Monde dont je vous conseille la lecture, qui revient longuement sur ce sujet. Je vous cite les premières lignes car après les mails de salariés d’une grande banque américaine qui expliquaient que leurs clients étaient des crétins stupides tendance pigeons dont la seule fonction était d’être plumés, il semblerait que chez Standard & Poor’s le fonctionnement était relativement (et sans doute encore) similaire… Jugez plutôt !

« Ce fut un bref moment de détente lorsque, en conférence de presse, mardi 5 février, le ministre de la justice américain, Eric Holder, évoqua un pastiche de la célèbre chanson Burning Down the House (« La maison brûle »), du groupe Talking Heads.

Pastiche réalisé par un employé de l’agence de notation Standard & Poor’s (S&P), présenté comme l' »analyste D. ». Son refrain se terminait ainsi : « Les subprimes sont bouillants. Et la maison part en fumée. » La justice dispose d’une vidéo ou « l’analyste D. » chante et danse devant ses collègues hilares. On est en 2007, dix-huit mois avant l’effondrement de la bulle immobilière.

Le ministre a indiqué que des preuves de cet ordre – montrant qu’à l’intérieur de l’agence de notation, et ce dès 2004 et sans conteste à partir de 2006, beaucoup savaient que les titres de dette immobilière auxquels S&P attribuait les meilleures notes étaient en réalité profondément toxiques –, ses services en disposent en grand nombre. Ces preuves fondent, pour partie, la plainte déposée par le gouvernement américain devant un tribunal fédéral. »

L’idée fondamentale de la plainte du gouvernement US c’est que l’Agence S&P était payée pour noter les produits de banques… par les mêmes banques qui réglaient l’addition. Effectivement même autour de notre comptoir, on pense que ça pue à plein « l’embrouille » c’est-à-dire en langage soutenu… « le conflit d’intérêt » !

L’état américain réclame donc le versement d’une amende de 5 milliards de dollars…. Ce qui fait tout de même encore un peu de sous, ce qui a fait perdre quelques dizaines de pourcent aux cours boursiers des agences de notation…

En gros ce que tout le monde pense sans le dire pour le moment trop fort, c’est que le gouvernement US fait pression sur les agences afin qu’elles ne dégradent pas la note…. Américaine.

Ce qui devient donc très cocasse, c’est que en gros, les agences sont accusées d’avoir surnoté (ce qui est vrai), pour être sûr qu’elles continuent de surnoter …. Les états !

Finalement, Barack Obama ferait bien de passer simplement un coup de fil à François Hollande. Hier il nous expliquait qu’il n’y avait qu’à ne plus coter les monnaies…. De la même façon il y a qu’à ne plus noter les états. Interdisons les agences de notation comme çà on sera tous tranquilles. Au point où nous en sommes…

Justement de l’autre côté de la planète, il y en a qui ont très bien compris ce qui se passe, ce qui allait se passer et qui s’y prépare. J’ai nommé l’un des peuples les moins imbéciles de cette planète (à défaut d’être de grands démocrates)… nos amis chinois !

Discrètement, la Chine fait main basse sur les mines d’or

C’est un article d’Hayat Gazzane du Figaro dont je suis toujours le travail de qualité avec attention.

Elle défend l’idée que je partage totalement que la Chine mène une politique de rachat très agressive.
Le pays multiplie les acquisitions dans les mines aurifères à travers le monde. Son but ? Aller chercher l’or directement dans les sous-sols pour assurer son approvisionnement sur le long terme.

C’est une information importante et que Madame Gazzane détaille efficacement car la Chine devient ainsi le premier importateur d’or devant l’Inde.

Alors la bonne question, c’est pourquoi ? Pourquoi la Chine amasse-t-elle autant d’or ? Sans doute parce que l’or ne sert strictement à rien et qu’il est une relique barbare sans aucune utilité. D’ailleurs je vois au fonds de votre bouche, une vieille dent en or que je vous rachèterais bien à vil prix pour la fondre en lingot. Lingots qui viendront remplir les réserves d’or des banques centrales occidentales et en premier la FED qui a bien besoin de remplir ses coffres.

Bref, les grandes manœuvres monétaires ont commencé. Elles annoncent l’effondrement prochain du Système Monétaire International actuel. Allez courage Monsieur le Président…. Bientôt il n’y aura plus de problème d’euro trop fort !!!

Charles SANNAT

Pour lire l’article complet sur l’indice Big Mac et l’euro trop fort

Pour lire l’article du Figaro ou l’on voit la Chine faire main basse sur l’or

Pour lire l’article du Monde sur l’affaire Standard & Poor’s