Les économies asiatiques face à des défis importants au cours de la prochaine décennie

CANBERRA, 6 novembre – Les économies asiatiques doivent relever des problèmes dans quatre domaines importants si elles veulent maintenir la croissance dans la prochaine décennie, a mis en garde mercredi un économiste du Trésor australien.

David Gruen, directeur du Groupe macroéconomique du Trésor, s’est exprimé à ce propos lors du forum économique intitulé « Les défis économiques et les choix politiques de l’Asie » organisé par le Bureau de recherche économique d’Asie de l’est de l’Université nationale australienne (ANU).

M. Gruen a déclaré qu’au cours de la décennie passée, l’Asie a représenté plus de la moitié de la croissance économique mondiale. Même sans les économies avancées d’Asie, la contribution de l’Asie émergente était presque de moitié.

Le Trésor australien a prédit que l’Asie continuera à contribuer à hauteur de la moitié de la croissance économique mondiale au moins au cours de la décennie à venir et peut-être au-delà. Mais la croissance ralentira et reflétera les facteurs de la croissance de la population au ralenti et du rattrapage technologique avancé, a souligné M. Gruen.

Pour atteindre le scénario de la Phase 1, les économies asiatiques doivent franchir un certain nombre d’obstacles substantiels. « Le premier est de faire en sorte que le commerce reste inclusif et ouvert », a-t-il déclaré.

Le modèle de croissance mené par les exportations a bien servi le développement de l’Asie car, entre autres, le transfert technologique provenant du commerce permet de conduire la croissance de la productivité. « Dans les économies d’échelle, les exportations peuvent aider la croissance. Les importations des institutions et des idées de classe mondiale sont cruciales », a-t- il poursuivi. Le deuxième obstacle est de relever les défis démographiques. Le trait le plus important de l’Asie est sa force de travail. Mais l’image est différente dans les différentes parties de l’Asie.

La Chine, le Japon et la Corée du Sud connaissent déjà une population vieillissante qui fait pression sur leurs systèmes de retraite, les marchés du travail et les soins de santé.

L’Inde et l’Indonésie possèdent un des profils démographiques les plus jeunes du monde. Mais si ces jeunes ne trouvent pas d’emploi et ne gagnent pas assez d’argent, ils peuvent devenir des sources d’instabilité sociale et politique.

Le troisième défi consiste à gérer le processus complexe et potentiellement inimité du compte de capital et la libéralisation des marchés financiers.

« Peut-être même plus important que l’intégration régionale sur le commerce et plus risqué que de gérer l’évolution des profils démographiques est la gestion de l’ouverture de la région à la libéralisation des flux de capitaux sans écraser ce qui ont été dans la plupart des économies asiatiques à l’abri des marchés financiers », a-t-il affirmé.

Par exemple, l’ouverture financière en Chine représente d’énormes opportunités mais aussi des risques importants.

Bien que la Chine possède la deuxième plus grande économie du monde, représentant 15 % de la production mondiale à parité de pouvoir d’achat, les comptes Renminbi représentent seulement 2 % du chiffre d’affaires en devises du monde.

Les actions sur le compte des marchés de la Chine représentent 7 % de la capitalisation boursière mondiale et le marché boursier de la Chine représente 5 % des obligations du monde.

« Cela signifie que la Chine pourrait croître très rapidement même lors qu’elle s’ouvre, mais l’ouverture signifie également une exposition du système financier national aux forces du marché extérieur d’une manière que la Chine n’a pas connu auparavant », a déclaré M. Gruen, « une mesure de prudence et une intégration prudente peuvent être préférables pour obtenir des réformes ».

Le quatrième défi sera d’éviter des dommages environnementaux catastrophiques, y compris de faire face au changement climatique à long terme.

M. Gruen affirmé que sur les 20 villes les plus polluées au monde, 16 se trouvent en Chine. La moitié du fleuve Jaune est biologiquement morte. Et seulement 2 % des citadins en Chine sont en train de respirer de l’air pur conformément à la norme européenne.

Il a déclaré que la question environnementale a imposé des contraintes réelles non seulement sur la qualité de vie du peuple chinois, mais également sur leur productivité et leur espérance de vie.

Agence de Presse Xinhua