Les contrariens parlent aux contrariens

« Quel plaisir de vous lire. Mais j’ai envie de vous livrer ma réflexion suite à votre éditorial de ce lundi 28 janvier.

Je me suis interrogé sur les risques de la mise en application de la faillite de la France annoncée par M. Sapin mais bien déguisée en réalité.

Que se passe-t-il si la France se déclare en faillite, comme il y a peu l’Islande ?

L’État ne va pas s’arrêter, la vie non plus. Seuls ceux qui paralysent et ruinent l’économie en pâtiront. Les banques seront en faillite. Est-ce grave? Elles empruntent à la BCE à 0 % pour reprêter 10 fois plus (ratios bancaires) à l’État à 2 %, elles ne financent plus l’économie et les grandes entreprises ont créé leurs structures bancaires (Renault, Peugeot, Eads, Carrefour, Casino, etc.).

Ce qui nous reste des recettes de l’État ne sera plus ponctionné par le coût de la dette.
Ah mais alors l’État ne pourra se relancer qu’en empruntant à la BCE… qui ne lui prêtera pas puisque la BCE est dirigée par les propriétaires des banques faillies et leurs amis de GS.

Alors on devra vraiment quitter l’euro (on n’est pas en train de le faire ??) et surtout on sera obligé d’oublier à la fois Bretton Woods et cette loi suicidaire de 1973 interdisant aux États d’emprunter aux banques centrales.

La banque de France retrouvera son rôle, les réserves d’or (fussent-elles réduites) serviront de repère pour recréer un franc dévalué mais motif de développement interne et la BdF pourra alors prêter à l’État de quoi relancer.
Vous m’objecterez que nos clients nous lâcheront. Croyez-vous qu’ils soient guidés par une idéologie proeuropéenne aussi ancrée que l’idéologie électorale de gauche est gravée dans nos dirigeants actuels du PS ? Ils sont comme vous et moi, et l’économie (donc leur porte-monnaie) ne les empêchera pas de rester nos clients car ils ont encore besoin du peu que nous leur vendons, pas plus qu’ils ne cesseront d’être nos fournisseurs, surtout si on les paie avec une monnaie qui n’est pas de singe car appuyée sur une vraie valeur : l’or.

Ah oui mon assurance vie et mes Livrets A , LEP, DD, etc. ne vaudront plus rien, mais suis-je certain qu’avec l’hyperinflation ils vaillent beaucoup plus que zéro virgule des broutilles ?? Je sais, Raymond Devos disait que « trois fois rien c’est quelque chose » mais zéro virgule quelque chose ou zéro ne permettent pas d’acheter du pain… Personnellement, je ne crois pas être le seul qui préférerait conserver des assurances vie et livrets dont la certitude est de n’en récupérer que des miettes sans espoir de mieux, au lieu de tout perdre mais avoir la certitude de regagner.

Bref, Marx disait (enfin les prétendus marxistes lui ont fait dire) « du passé faisons table rase », Friedman parlait de destruction créatrice… Faisons donc cette table rase qui détruira ce qui ne marche pas comme lorsqu’on liquide une entreprise qui ne peut marcher… Et pas besoin d’envoyer Smith promener car le libre-échange n’est pas la mondialisation mais la véritable politique de relance et d’échange. La mondialisation, c’est l’escroquerie déguisée en libre-échange, comme les labels style Max Havelaar (par exemple) qui prétend aider les petits producteurs au détriment des grands commerçants mais prélève des royalties pires que ce que la grande distribution prélève et s’assure en prime d’un quasi-monopole… au détriment des petits producteurs encore plus étouffés… et je ne vous ai pas parlé du pipeau des transgéniques qu’on mange sans problème de santé depuis 1946 et autres débilités.

Ah oui, malheur alors à ceux qui se régalent d’être assistés (je ne parle pas de ceux qui sont dans la véritable misère) par une princesse en guenilles car ils vont devoir retrousser les manches au lieu de dealer entre deux jeux vidéos quand ce n’est pas autos brûlées… Ainsi cette princesse secourra mieux ceux qui traverseront des passes difficiles, mais ils sont bien moins nombreux (pour le moment encore), heureusement, qu’on ne le dit….

Je vous laisse, j’entends ma femme me dire que je suis fou et doux rêveur, mais je le sais alors… je vais en parler à mon chat qui ronronne sur mes genoux. »

Michel Andriot