Le sommet de l’UE se tient avec des priorités fiscales divergeantes

BRUXELLES, 22 mai – Le sommet de l’Union européenne (UE) s’est tenu mercredi à Bruxelles pour l’amélioration des politiques fiscale et énergétique, dans l’objectif de promouvoir la compétitivité européenne.

Avant le sommet, le Conseil européen a déclaré dans un communiqué que les chefs d’État et de gouvernement des 27 se pencheraient principalement sur la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale, afin d’assainir la situation financière des États membres sous la crise des dettes dans la zone euro. Mais des divergences existent entre les dirigeants, d’autant que chacun a ses priorités différentes.

Le Premier ministre britannique David Cameron a plaidé pour la baisse du taux de l’imposition. « Nous voulons encourager l’investissement et la création d’emplois. Nous devons assurer un taux de l’imposition rationnel pour les sociétés, il en faut une coopération internationale et un échange d’informations fiscales », a-t-il souligné. Selon M. Cameron, la coopération dans le domaine de la politique fiscale sera l’un des principaux thèmes du sommet du G8 qui se tiendra en juin prochain au Royaume-Uni, avec la présence de sept pays les plus industrialisés du monde (USA, Japon, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni et Canada) plus la Russie.

Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a pour sa part exprimé du souci sur « une justice équitable ». Il a souhaité « faire payer plus d’impôts à ceux qui gagnent plus, et payer moins à ceux qui gagnent moins ».

Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a accepté de renoncer au « secret bancaire », à condition que la Suisse fasse de même. Il a fait entendre que le Luxembourg était prêt aux échanges d’informations fiscales à partir de 2015, tout en demandant à l’UE de négocier ce dossier avec la Suisse et d’autres pays dans l’objectif de maintenir l’attractivité du milieu bancaire du Grand-Duché considéré comme un paradis fiscal.

Le Premier ministre hollandais Mark Rutte a indiqué que la fraude fiscale totalisait 1 000 milliards d’euros chaque année, soit l’équivalent du produit intérieur brut de l’Espagne et celui du budget septennal de l’UE. « C’est vraiment un problème très important à résoudre », a-t-il commenté.

Le sommet de mercredi fait suite à une réunion des ministres des Finances des 27 qui s’était tenue au milieu du mois sur la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, mais sans parvenir à un accord sur l’abandon du « secret bancaire » et les échanges d’informations fiscales.

En outre, les dirigeants européens discuteront de la restructuration de l’industrie électrique du Vieux continent. Devant le Parlement européen, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a exprimé mardi sa préoccupation sur le fait que le prix du gaz en Europe est quatre fois supérieur à celui du marché des États-Unis, au détriment de la compétitivité de l’économie européenne.

Agence de Presse Xinhua