Oui, l’Allemagne est un danger pour l’Europe ! Comment expliquer la une scandaleuse du Spiegel ?

Les Zallemands parlent du dérapage de l’un de leurs plus grand journaux dont vous verrez la une faisant polémique ci-dessous. Pourtant, cette image n’est pas dénuée de fondement, bien au contraire, et il est très courageux de la part de journalistes allemands d’oser parler de ces sujets.
En effet, nous autres, vainqueurs de la guerre de 14-18, avons humilié les Allemands lors du traité de Versailles. De cette humiliation sont nés le nazisme et l’ascension d’Hitler, le tout aggravé par la misère économique, la crise monétaire et le coût des réparation de guerre.
Bref, en voulant ruiner l’Allemagne, nous avons provoqué la Seconde Guerre mondiale. Or l’Allemagne de Merkel n’est pas une Allemagne bienveillante ni gentille. C’est une Allemagne intransigeante, autoritaire, qui cherche avant tout à imposer son leadership économique et politique sur l’Europe.
Loin d’être amicale, cette Allemagne déploie une politique visant son hégémonie par la politique et pas par la guerre… C’est une grande différence certes. Mais c’est bien la seule.
Pourtant, il ne faut pas s’y tromper. En procédant de la sorte, l’Allemagne de Merkel réussira par d’autres moyens à atteindre le même résultat qu’Hitler… c’est-à-dire la destruction de l’Europe, et nous en paierons tous le prix.
Il n’y a, dans cette analyse partagée en Allemagne même, non pas la volonté de brider ou de blâmer l’Allemagne pour ce qui a été fait, mais la nécessité en tant que citoyens engagés d’avertir des dangers d’une telle politique et des dégâts qu’elle ne manquera pas d’occasionner à court terme mais aussi à long terme, et l’Histoire jugera Merkel aussi sévèrement qu’elle juge les abrutis à l’origine du traité de Versailles et des 60 millions de morts de la guerre de 39-45.
Charles SANNAT
Chancelière allemande Angela Merkel© AP Photo/ Axel Schmidt
Le scandale grandit en Allemagne autour de la une du dernier numéro du Spiegel, qui représente la chancelière allemande Angela Merkel avec des officiers du IIIe Reich devant les ruines de l’acropole d’Athènes, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

La rédaction du principal magazine politique du pays, accusée de provocation et de mauvais goût y compris de la part de ses confrères, explique que « personne n’a eu envie de comparer la chancelière aux nazis ». Les auteurs ont tout simplement tenté de représenter la vision que pouvaient avoir les autres Européens de l’Allemagne.

Selon Klaus Brinkbäumer, rédacteur en chef de la revue, la rédaction considère comme inacceptables les caricatures primitives — représentant par exemple Angela Merkel avec la moustache d’Hitler — et n’est en aucune façon solidaire avec ces dernières. Les journalistes de Spiegel ont tenté de répondre à la question de pourquoi des parallèles entre les élites politiques de l’Allemagne moderne et du IIIe Reich étaient devenues possibles dans l’espace intellectuel de l’Europe moderne.

 

Selon les auteurs, Berlin prétend à un leadership ouvert voire une hégémonie parmi les pays de l’Union européenne (UE) en utilisant des leviers d’influence politique et économique. Un bon exemple est les relations entre l’Allemagne et la Grèce, dont l’avenir dans la zone euro dépend tout d’abord de la politique de crédit de Berlin. Et alors que les Allemands exigent des Grecs qu’ils paient leur facture, ces derniers leur présentent une facture historique : Athènes a récemment demandé à Berlin des compensations importantes pour les dégâts subis lors de la Seconde Guerre mondiale. Ce sont donc ces prétentions grecques qui ont été interprétées par la une de Spiegel. Par ailleurs, les auteurs analysent en détails le nouveau leadership de l’Allemagne. « Les Allemands sont de nouveau considérés comme une grande puissance. Mais on peut les considérer comme un hégémon plutôt faible et pas fort sur le continent », conclut Spiegel. Le rédacteur en chef Klaus Brinkbäumer a même publié des explications spéciales concernant la une du dernier numéro du magazine :

« La nouvelle une du Spiegel attire les regards, elle a de l’acuité voire de la dureté. Mais est-elle ambiguë ? Non. On ne peut la comprendre mal que si on veut le faire. Süddeutsche.de a interprété notre couverture de façon erronée et écrit : « Spiegel met Merkel sur le même plan que les nazis ».

La matériel central de ce numéro analyse et explique pourquoi le passé ne veut pas rester dans le passé et pourquoi les débats sur la zone euro et le rôle directeur de l’Allemagne voient ressurgir des sujets liés à l’époque nazie. Les auteurs ont mené des études en Grèce, en Italie, en Grande Bretagne, à Bruxelles et à Berlin pour comprendre pourquoi on évoquait aujourd’hui des demandes de réparations bien que tout ait déjà été depuis longtemps éclairci d’un point de vue juridique. Le titre laisse comprendre qu’il s’agit de la vision européenne sur l’Allemagne. La silhouette d’Angela Merkel est découpée dans du papier et collée de manière exagérément maladroite : c’est une allusion aux caricatures qui représentent la chancelière avec la moustache d’Hitler. Ainsi, nous citons, ironisons et nous nous distançons pour regarder objectivement la convergence de l’histoire allemande avec la situation actuelle en Allemagne et en Europe. »

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